Donald Trump se compare encore à Alexeï Navalny, l’opposant russe mort dans une prison de l’Arctique

Pas rassasié après une première comparaison avec Alexeï Navalny, Donald Trump a une nouvelle fois tissé des liens entre ce qu’il estime subir aux États-Unis et ce qu’a pu subir l’opposant russe de son vivant.
JUSTIN SULLIVAN / Getty Images via AFP Pas rassasié après une première comparaison avec Alexeï Navalny, Donald Trump a une nouvelle fois tissé des liens entre ce qu’il estime subir aux États-Unis et ce qu’a pu subir l’opposant russe de son vivant.

INTERNATIONAL - Un homme « courageux » qui lui ressemble. Si la première fois n’avait pas suffi, l’ancien président américain Donald Trump s’est une nouvelle fois comparé à Alexeï Navalny, principal opposant russe mort la semaine dernière, en raison des persécutions politiques que le candidat républicain à la Maison Blanche estime subir.

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Depuis la mort de l’opposant à Vladimir Poutine en Russie, Donald Trump a expliqué subir, aux États-Unis, le même genre de traitement qu’Alexeï Navalny en Russie. Ce mardi 21 février, le milliardaire a donc profité d’une réunion publique en Caroline du Sud pour en remettre une couche.

Évoquant sa condamnation à 355 millions de dollars d’amende pour avoir commis des fraudes financières en gonflant de manière colossale la valeur de son empire immobilier afin d’obtenir des financements plus favorables auprès des banques, Donald Trump a dit y voir une « forme de Navalny. C’est une forme de communisme ou de fascisme ».

Et le principal opposant à Joe Biden pour la prochaine élection présidentielle américaine a visiblement tranché pour le communisme, après s’en être pris au juge responsable de sa récente condamnation en le traitant de « cinglé » qui avait déjà décidé de sa culpabilité « avant le début du procès ».

Une manière pour Donald Trump de comparer l’acharnement judiciaire de Moscou contre Navalny : « Cela se passe aussi dans notre pays », a-t-il averti. « Nous sommes en train de devenir un pays communiste à bien des égards. »

« J’ai huit ou neuf procès à mon actif à cause du fait que (...) je fais de la politique », a-t-il ajouté, avant d’évoquer ce qu’il estime être l’erreur de Navalny : un « homme très courageux » qui « aurait probablement mieux fait de rester à l’écart et de parler de l’extérieur du pays », au lieu de revenir volontairement en Russie.

Donald Trump en victime

Pour Donald Trump, cette nouvelle sortie polémique a surtout permis de faire oublier son long silence concernant la mort d’Alexeï Navalny. Les mots du 45e président des États-Unis avaient été particulièrement scrutés. Car deux jours après la disparition de l’opposant russe, Donald Trump ne s’était toujours pas exprimé publiquement sur le sujet.

Il avait fallu attendre jusqu’à lundi pour obtenir une première réaction de sa part, pleine de provocation envers son principal rival Joe Biden : « Il a critiqué un dictateur autoritaire alors que son administration fait la même chose (...) à son opposant politique Donald Trump ». Dès l’annonce de la mort de Navalny vendredi dernier, l’actuel président américain s’en était directement pris à Vladimir Poutine, désigné comme responsable de la mort de son opposant politique.

Le premier silence de Donald Trump avait d’ailleurs permis à sa rivale pour l’investiture républicaine, Nikki Haley, de le critiquer pour ses liens avec le pouvoir russe : « Le fait qu’il ne dit rien sur Navalny (montre) que, soit il se range du côté de Poutine et pense que c’est bien qu’il tue ses opposants politiques, soit il ne pense tout simplement pas que c’est une affaire importante », avait-elle estimé dès dimanche.

Un argument qu’il utilise désormais à son avantage en se plaçant une nouvelle fois dans le rôle de la victime d’une cabale politique et judiciaire contre sa personne. Sur son réseau social Truth Social, Donald Trump avait d’ailleurs évoqué cette thèse lundi en dénonçant les « juges ESCROCS de la gauche radicale. »

Des déclarations provocatrices qui ne suffiront pourtant à faire oublier ses ennuis avec la justice, qui n’ont finalement pas grand-chose à voir avec ceux d’Alexeï Navalny. Donald Trump peut encore être inculpé dans quatre dossiers au pénal.

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