Donald Trump se défend à son procès en diffamation, le juge limite strictement sa liberté de parole

Donald Trump se défend à son procès en diffamation, le juge limite strictement sa liberté de parole

Trois questions, moins de cinq minutes: Donald Trump s'est défendu ce jeudi 26 janvier au procès en diffamation intenté à New York par l'autrice E. Jean Carroll, mais sa liberté de parole était strictement limitée par le juge, pour éviter tout dérapage verbal.

Dans une ambiance lourde, face aux neuf jurés et à son accusatrice, qui l'avait accusé de viol et l'avait fait condamner au civil en 2023 pour agression sexuelle, l'ancien président des États-Unis n'a été autorisé qu'à des réponses par oui ou par non, aux trois questions posées par son avocate Alina Habba.

Le grand favori de la primaire des républicains pour la présidentielle de 2024 a simplement pu confirmer, à "100 %", sa déposition durant la procédure. Et il a indiqué par un "oui" qu'il avait tenu les propos visés par la plainte, en juin 2019, pour se défendre des accusations de viol que venait de lancer, pour la première fois publiquement, E. Jean Carroll dans un livre.

Une "tarée", à l'"histoire bidon"

"Elle a dit quelque chose que j'ai considéré comme faux", a-t-il tenté de développer, avant que le juge Lewis Kaplan ne le coupe immédiatement. "Donald Trump, baissez d'un ton", lui avait-il intimé un peu plus tôt, alors qu'il imposait le cadre de la déposition à l'avocate.

Mercredi soir, sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump avait lancé pas moins de 37 attaques écrites contre E. Jean Carroll, qu'il continue depuis des mois de dénigrer et d'insulter en la traitant de "tarée", à l'"histoire bidon", qu'il n'a "jamais vue de (sa) vie". "Elle est malade", avait-il répété lors de sa déposition dans la procédure en octobre 2022, que les jurés avaient pu visionner durant la matinée.

Visiblement frustré et furieux, Donald Trump, 77 ans, a secoué la tête de dépit lorsqu'il témoignait. "Ce n'est pas l'Amérique", a-t-il lâché en sortant de la salle d'audience, au tribunal fédéral de Manhattan.

E. Jean Carroll réclame plus de 10 millions

Le procès au civil oppose depuis le 16 janvier E. Jean Carroll, 80 ans et ancienne chroniqueuse de l'édition américaine du magazine Elle, à l'ancien président des États-Unis.

L'autrice l'a déjà fait condamner au civil en mai 2023 à cinq millions de dollars de dédommagements pour agression sexuelle dans une cabine d'essayage d'un grand magasin new-yorkais en 1996 et déjà une première fois pour diffamation pour des propos tenus en 2022, un verdict rendu à l'unanimité par un jury populaire.

Mais elle avait déjà porté plainte pour diffamation en 2019, quand Donald Trump, pour démentir les accusations de viol, avait affirmé qu'elle avait tout inventé pour "vendre un nouveau livre". La procédure avait été retardée mais ce second procès a été maintenu et E. Jean Carroll réclame plus de 10 millions de dollars pour préjudice moral et professionnel.

Article original publié sur BFMTV.com