Le domicile du maire d'Orange perquisitionné pour des soupçons d'emploi fictif

La justice soupçonne l'édile d'extrême droite, membre de la Ligue du Sud, d'avoir bénéficié d'un emploi de collaborateur parlementaire entre 2017 et 2022 sans fournir de travail effectif, selon une première information révélée par le quotidien régional La Provence.

"J'ai ma conscience pour moi"

L'enquête, supervisée par le parquet de Marseille, porte sur des faits de "détournements de fonds publics et recel" lorsqu'il épaulait à l'Assemblée nationale son père, Jacques Bompard (également ancien maire d'Orange), puis sa successeure, l'actuelle députée du Nord Vaucluse, Marie-France Lorho (Rassemblement national).

"Je suis serein, j'ai bossé et j'ai apporté des preuves suffisantes mais me tiens à la disposition de la justice pour apporter des informations supplémentaires", a affirmé à l'AFP Yvan Bompard.

"J'ai ma conscience pour moi et les gens savent ce que j'ai fait", a-t-il ajouté. Même "mes opposants politiques directs ont vu que j'étais sur le terrain" pendant cette période, soutient-il.

Des mails et des SMS pour se défendre

Outre son domicile, les enquêteurs ont perquisitionné un local de la mairie d'Orange, où se trouve son ancienne permanence parlementaire, mais également les locaux de la permanence de Marie-France Lorho.
Mardi soir, le maire a fait l'objet d'une "audition libre" lors de laquelle il a fourni aux policiers "ses échanges de mails et SMS" prouvant son activité de collaborateur parlementaire sur la période incriminée, selon lui. Yann Bompard avait élu en novembre 2021 comme successeur de son père qui, après 26 ans en tant que maire, avait dû céder son fauteuil en raison d'une condamnation pour "prise illégale d'intérêts". Après un dernier pourvoi en cassation, Jacques Bompard, fondateur de la Ligue du Sud et un des premiers maires d'extrême droite élus en France, avait été définitivement condamné en novembre 2021 à un an de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité. Il a été reconnu coupable d'avoir vendu il y a près de 20 ans un bien immobilier appartenant à la ville à sa fille et son gendre qui l'avaient ensuite revendu via une Société civile immobilière (SCI) avec d'importantes plus-values à la clé.

Article original publié sur BFMTV.com