Dolce & Gabbana en majesté à Milan

Alors que la nuit de printemps tombait le 6 avril 2024 sur la capitale lombarde, l’agitation des grands soirs régnait sur la place du Dôme, devant l’entrée du palais royal : un immense tapis bleu, une meute de ragazzi attendant les people… Une première de cinéma ? Non, l’inauguration de l’exposition « Dal cuore alle mani » – du cœur aux mains –, mettant en scène l’univers de Dolce & Gabbana – jusqu’au 31 juillet.

Une ambition flamboyante

Le grand jeu d'Alta Moda de Dolce & Gabbana. © DR« Pour un Milanais comme moi, ce n'est pas rien d'être ici ce soir », « et pour un sicilien arrivé ici en 1978, cela veut aussi dire beaucoup » : ainsi se répondaient Stefano Gabbana et Domenico Dolce dans ce chant amébée qui n'appartient qu'à eux, l'un commençant une phrase, reprise par l'autre, reflet du modus operandi du duo créatif le plus célèbre d'Italie. Depuis quarante ans, et la création de leur marque, ces deux-là sont restés indépendants, ont grandi stylistiquement et ont créé leur propre empire, sans PDG, sans actionnaire venu d'ailleurs. Une réussite entrepreneuriale rimant avec un imaginaire créatif reconnaissable entre tous : on y joue volontiers des références, construisant une certaine idée de l'italienneté, ne négligeant ni la flamboyance ni les clichés. « Loin du réalisme des années d'après-guerre », comme le soulignait Isabella Rossellini, dont le père, le réalisateur Roberto Rossellini, fut l'un des protagonistes de ce mouvement.

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