"Ils doivent être chez eux": Gérald Darmanin se dit favorable au couvre-feu pour les mineurs

Il l'a décrété en Guadeloupe pour faire face à la délinquance, et plusieurs maires l'ont imité depuis. Gérald Darmanin a déclaré dans une interview accordée ce jeudi 25 avril à nos confrères de France 3 Occitanie être "favorable" au couvre-feu "qui touche les mineurs".

"Il n'est pas normal que des enfants, des adolescents, des mineurs soient dans la rue à minuit, une heure, deux heures du matin. Ils doivent être chez eux, ils doivent dormir, ils doivent aller le lendemain à l'école", a plaidé le ministre de l'Intérieur.

Quelques jours plus tôt, le 17 avril, il avait ordonné l'instauration, pendant deux mois et dès 20 heures, d'un couvre-feu pour les moins de 18 ans à Pointe-à-Pitre. Une décision motivée par les violences urbaines nocturnes qui ont secoué plusieurs communes de Guadeloupe ces derniers mois.

En métropole, plusieurs édiles ont annoncé vouloir imiter cette mesure pour les mineurs de moins de 13 ans, à commencer par le maire de Béziers, Robert Ménard. Sur BFMTV, le maire de Nice, Christian Estrosi a annoncé qu'il veut l'appliquer sur son territoire à partir du mercredi 1er mai.

Estrosi et Ménard, "des gens tout à fait raisonnables"

Sur France 3 Occitanie, Gérald Darmanin a dit "soutenir" les maires "qui ont la compétence pour prendre des arrêtés [afin d'empêcher] ces mineurs d'être dehors, notamment les moins de 13 ans".

"Je les soutiens et les préfets de la République les soutiendront", a martelé le ministre de l'Intérieur.

"Il faut évidemment que le tribunal administratif, s'il est saisi, puisse voir qu'il n'y ait pas d'excès de pouvoir. Mais les maires qui le font sont des gens tout à fait raisonnables", explique Gérald Darmanin.

S'il "soutient" ces initiatives, une généralisation de la mesure pour l'ensemble du pays semble être exclue par le ministre de l'Intérieur. "Ce n'est pas à l'État de se substituer à tous les territoires et à toutes les communes", affirme Gérald Darmanin.

Mis en place dans certaines communes depuis plusieurs années, le bilan du couvre-feu des mineurs est positif, assurent les maires de certaines villes, comme Louis Nègre à Cagnes-sur-Mer.

Mais, interrogé sur BFMTV, le secrétaire général du syndicat Alternative police nationale, Denis Jacob, insiste sur le fait qu'un couvre-feu ne peut pas être la réponse de fond à la délinquance des mineurs. "Il ne faut pas utiliser cet argument de couvre-feu pour répondre à une population inquiète sans que ça ne règle les choses derrière", plaide-t-il.

Article original publié sur BFMTV.com