"On doit aider l'Ukraine à rester libre" : un combattant français présent 19 mois sur le front témoigne

Après 19 mois passés sur le front, Adam K. maintient que l'Ukraine "se bat pour sa survie" et qu'il faut continuer de "fournir suffisamment d'armes" à Kiev.

"Si c’était à refaire, je referais exactement la même chose." En avril 2022, deux mois après le début de l'invasion russe en Ukraine, Adam K., un ancien militaire français qui n'est alors plus sous contrat avec l'armée, décide de répondre favorablement à l'appel de Volodymyr Zelensky et de s'engager auprès de la légion ukrainienne.

De retour, il publie en février 2024 avec Donny D., un autre engagé volontaire français, un livre nommé Task Force Baguette, deux soldats français sur le front ukrainien publié aux éditions Denoël, où tous deux retracent leurs longs mois sur place.

"On doit aider"

Adam explique à BFM les raisons de son engagement, rappelant qu'il est "clair que l'Ukraine se bat pour sa survie."

"En tant que Français, je sens qu’on doit aider un pays comme celui-là à rester libre. J’étais ancien militaire, j’avais les compétences pour faire une petite différence à mon niveau et j’ai décidé de partir. Si c’était à refaire, je referais exactement la même chose", assure-t-il.

Au total, Adam passe 19 mois sur le front au lieu des quatre ou cinq espérés. Un engagement étendu dans le temps, où bons et mauvais souvenirs se bousculent. Parmi les moments les plus forts, la reprise de plusieurs villes significatives au cours de l'été 2022.

"C’est lors de la contre-offensive de Kharkiv, on a repris tout le territoire occupé pendant plus de six mois par les Russes. C’est un moment de joie quand tu vois les gens pleurer, dire ‘merci de ne pas nous avoir abandonnés, d’être venu nous libérer de l’occupation russe’", se rappelle-t-il.

"On peut éviter ça"

Inévitablement interrogé sur la déclaration d'Emmanuel Macron qui assure que "rien ne doit être exclu", pas même l'envoi de troupes militaires occidentales sur place, le militaire contrebalance.

"Je pense qu’on peut éviter ça, d’avoir recours à des hommes occidentaux en Ukraine, en fournissant suffisamment d’armes à l’Ukraine", prévient-il.

Rentré du front en octobre, Adam l'assure, il ne souhaite pas se réengager. Au plus fort de la mobilisation, le ministre des affaires étrangères ukrainien estimait que 20 000 volontaires étrangers avaient candidaté pour rejoindre les forces ukrainiennes, rappelle La Croix.

Article original publié sur BFMTV.com

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