Documentaire. ​Vivre entre deux pays : les difficultés affectives de la vie à l’étranger

Un film confronte les témoignages de jeunes expatriés espagnols qui vivent à Londres aux analyses de psychologues spécialistes des processus émotionnels qui marquent la vie à l’étranger “telle qu’on la vit vraiment”.

Adriana Páramo, 34 ans, a quitté sa Vigo natale [en Galice] il y a dix ans pour s’installer à Londres, poussée “par la nécessité de [s]’améliorer”. Depuis lors, elle a fait des études de cinéma, elle a travaillé dans l’audiovisuel, s’est fait des amis, est tombée amoureuse… Mais Adriana ne se sent toujours pas britannique. Et quand elle retourne en Galice, elle n’a pas non plus l’impression d’y être chez elle. Elle a toujours le sentiment d’être “entre deux émotions, entre deux cultures, entre deux langues”, comme elle l’explique dans le documentaire Entre dos tierras [Entre deux terres]. Un film qu’elle a produit et qui explore les difficultés affectives de la vie à l’étranger.

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Une exploration du “deuil migratoire”

Outre cette Galicienne, une vingtaine d’émigrés espagnols, pour la plupart des millennials (nés à partir de 1980), racontent leur expérience de vie à Londres dans ce film réalisé par Javier Moreno Caballero, et qui depuis le 1er octobre est proposé sur la plateforme Vimeo on Demand.

Présenté pour la première fois en 2019 à Londres, ce documentaire fait appel à des psychologues spécialisés dans ce qu’on appelle le “deuil migratoire”, des sentiments qu’éprouvent ceux qui vivent en dehors de chez eux. L’une de ces professionnelles est Celia Arroyo. Elle expliquait dans un précédent article pour la rubrique Verne [d’El País] les stades émotionnels que traversent normalement les expatriés espagnols, dont elle s’occupe par appel vidéo depuis 2015, via sa clinique privée Augesis. Selon l’Institut national des statistiques [INE, équivalent de l’

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