Un documentaire israélien sur le Hezbollah diffusé sur le “Netflix” saoudien

Depuis quelques jours, les abonnés du service de vidéo à la demande Shahid, créé par le conglomérat médiatique saoudien MBC, peuvent découvrir Cassandra Prophecy, un documentaire en trois épisodes réalisé et produit par le cinéaste israélien Duki Dror.

Il raconte que Washington, à l’époque de la présidence de Barack Obama, a arrêté une longue enquête de l’agence américaine de lutte contre le trafic de drogue (DEA), baptisée Project Cassandra, aidée notamment par le Mossad israélien, sur le trafic international de drogue, d’armes et de blanchiment d’argent du Hezbollah, très proche de Téhéran.

Avec l’objectif de ne pas mettre à mal l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien signé en 2015 par les États-Unis et l’Iran avec la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Union européenne.

Comme l’explique le quotidien libanais L’Orient-Le Jour, “la diffusion sur un média saoudien de ce documentaire choc valorisant les activités du Mossad et mettant en cause le programme nucléaire iranien n’est pas anodine”.

Riyad joue les équilibristes

“Elle symbolise la position d’équilibriste que l’Arabie saoudite tente de tenir à la fois vis-à-vis d’Israël et de l’Iran, dans un contexte de détente régionale que le royaume s’emploie à mettre en œuvre.”

Ardemment souhaitée par l’État hébreu et l’administration Biden, la normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite, qui coopèrent déjà sur des questions de renseignement et de sécurité, est sur la table depuis plusieurs mois. D’un côté, Riyad “montre des signes d’ouverture”, notamment en ouvrant son espace aérien aux avions israéliens et en purgeant les manuels scolaires des contenus antijuifs. Mais de l’autre, la diplomatie saoudienne “maintient volontairement l’ambiguïté afin de négocier à prix élevé cet accord politiquement coûteux”.

D’autre part, l’Arabie saoudite a repris ses relations avec son rival régional iranien à la faveur d’un accord signé le 10 mars dernier sous l’égide de la Chine et, dans la foulée, impulsé le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe, “offrant d’immenses gains politiques aux deux États parias en espérant des concessions en retour”. Dans le but de stabiliser la région, mais aussi et peut-être surtout de mettre fin au trafic de captagon, une amphétamine de synthèse dont le Hezbollah et le régime tirent profit et qui fait des ravages dans le royaume.

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