Dix ans de prison pour une femme ayant tué son mari incestueux

L'homme a fait vivre un enfer pendant des années à sa femme et ses filles, toutes battues et violées. Le fils de la famille, également victime de violences de la part de son père, s'est suicidé.

Une femme qui avait tué son mari en 2012 après plusieurs dizaines d’années d’un enfer conjugal fait de coups et d’abus sexuels de ses propres filles, a été condamnée mardi à 10 années de réclusion par la cour d’assises du Loiret. L’avocate générale avait requis entre 12 et 14 ans de prison mais sans retenir la préméditation contre Jacqueline Sauvage, 65 ans, initialement mise en examen pour assassinat, qui a tiré trois coups de fusil dans le dos de son mari le 10 septembre 2012.

Lors de l’audience entamée vendredi, les filles de la victime ont témoigné violemment à charge contre leur père, entrepreneur d’une société de transport, mort à 65 ans. «Notre père est décédé et pour moi, c’est un soulagement», a déclaré l’une d’elles, violée à l’âge de 16 ans et victime de graves violences alors qu’elle était devenue une adulte.

«Il était sans pitié, c’était plus fort que lui», a ajouté sa sœur aînée. «Il m’a détruite intérieurement, je n’arrive pas à tourner la page», a ajouté la troisième. Toutes trois ont été violées, battues comme l’était leur mère. Leur frère, également victime des violences de son père, s’est suicidé la veille du jour où leur mère a finalement tué son mari.

Au cœur de l’audience, la présidente de la cour Catherine Paffenhoff a en revanche longuement questionné la passivité de l’épouse face à ce mari tyran, gros consommateur d’alcool, la non-dénonciation des coups, des incestes. «On avait peur de lui, il nous terrifiait», a répondu l’une de ses filles.



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