« Divorce party » : La fin de leur mariage, elles ont choisi de la célébrer en grande pompe et entre amis

Ces femmes racontent pourquoi elles ont fêté leur divorce.
Peter Dazeley / Getty Images Ces femmes racontent pourquoi elles ont fêté leur divorce.

VIE DE COUPLE - Qu’il soit intimiste ou grandiose, un mariage, ça se fête. Qu’en est-il du divorce alors ? En France et ailleurs dans le monde, un nouveau phénomène a vu le jour ces dernières années : les « divorces parties ».

« Je croyais avoir trouvé le mari parfait, il m’a trompée pendant notre lune de miel » - Témoignage

Plutôt que de considérer leur divorce comme un échec, certains décident désormais de le célébrer. Faire son deuil, reconnecter avec ses amis, acter un nouveau départ… Les raisons sont multiples pour marquer le coup en grande pompe. C’est en tout cas ce que nous ont dit Freja*, Marianne et Alice, qui ont chacune fêté leur divorce.

Faire le deuil de la relation

« Mon divorce a été prononcé en juillet 2019, et je l’ai fêté le soir même », se souvient Marianne, qui a vécu une séparation très compliquée. « Même si cela faisait un an et demi que j’étais séparée lorsqu’on a signé, j’ai senti que ce n’était pas une étape anodine. J’avais envie de la franchir comme un mariage, entourée des gens que j’aime », raconte cette avocate parisienne de 39 ans.

D’autant plus que la trentenaire ne se sentait vraiment pas bien les jours qui ont précédé son divorce : « J’étais allée au mariage de mon cousin et j’avais trouvé ça déprimant. Je n’arrivais plus à méditer au réveil, alors que je le fais tous les matins depuis 15 ans. »

Pour sa soirée, elle n’a pourtant pas hésité à recycler certains codes du mariage. « J’avais mis une robe blanche, je me suis offert un bijou et j’ai commandé un gâteau avec des figurines de mariés, sauf que le mari avait la tête coupée », s’amuse-t-elle. Elle se souvient d’une « énorme teuf » dans son appartement, que ses amis ont beaucoup appréciée, et qui lui a permis de « surmonter la tristesse et le deuil » de sa relation passée.

Le divorce, un échec ? Pas si sûr

Tourner la page de la relation apparaît comme une raison évidente pour organiser une « divorce party ». Mais pour Alice, 36 ans, fêter son divorce revêtait surtout un enjeu politique et militant. « C’était une forme de positionnement contre une espèce d’ordre établi qui veut voir le divorce comme un échec. Mais la séparation peut aussi être libératrice et émancipatrice », explique celle qui travaille dans des ONG. Pour elle, « savoir se séparer quand on n’est plus heureux est une preuve que l’on prend soin de soi et de l’autre. C’est important de se dire qu’on avance et qu’on se reconstruit. »

Après son divorce, Alice a donc invité des amis, des membres de sa famille, et des activistes de son entourage. « Dans un monde idéal, j’aurais invité mon ex, mais ce n’était pas possible », admet-elle. Pour l’occasion, elle organise « un bel événement » : buffet libanais, musique et danse sont au rendez-vous dans son appartement. Une fausse cérémonie de divorce est même mise en scène par l’association de Drag Queens Les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence, invitée pour l’occasion. « C’était important que ça soit un moment de libération et de joie. »

La soirée est bien accueillie par ses convives, qui ont tous compris le message, bien qu’une personne lui ait dit qu’elle « ne comprenait pas qu’[elle] fête [son] divorce, car c’était un échec », révèle-t-elle.

Une opinion loin de celle d’Alice mais aussi de celle de Marianne, qui considère aujourd’hui son divorce comme la meilleure décision qu’elle ait pu prendre pour son bien-être. « J’étais dans un état de dépendance émotionnelle et financière, et maintenant j’ai un cabinet d’avocat, des centaines de clients, j’écris un livre… Je fais mille choses. Ma vie est tellement plus belle, plus riche et plus heureuse. À partir du moment où je me suis libéré de cette idée, à aucun moment le divorce n’était synonyme d’échec », explique-t-elle.

Reconnecter avec ses amis

Pendant sa soirée, Marianne s’est sentie très heureuse, entourée par ses amis, dont beaucoup étaient déjà présents lors de son mariage. « Je me disais : on n’est plus ensemble avec mon mari, mais mes potes sont encore là », se rappelle-t-elle, avant d’aller plus loin dans sa réflexion : « Je trouve qu’on est dans une société où on survalorise la relation amoureuse et où on a tendance à trop dévaloriser les relations amicales, alors que je me demande si ce ne sont pas les plus belles histoires d’amour. »

Une opinion que partage Freja, qui a fêté son divorce en février dernier avec ses amies. « Souvent, on perd un peu le contact avec nos amies durant une relation de couple. J’ai pu reconnecter avec elles durant cette journée. On ne parlait pas du tout de ma séparation ou de ma relation précédente », raconte cette ingénieure de 37 ans, qui a célébré son divorce pour « marquer une nouvelle étape et tourner la page ».

Pour l’occasion, la Scandinave a choisi un thème : Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain, l’un de ses films préférés. Au programme : plongeon entre amies à la piscine des Amiraux en début de journée, suivi d’un visionnage du film et d’une soirée dans le centre-ville de Paris. Comme quoi, il y a mille et une façons de fêter son divorce.

*Ce prénom a été modifié

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