Divkovici, le village bosnien où l'on meurt de la pollution de l'air à 50 ans

Le lac près de Tuzla, où sont jetées les cendres de la centrale à charbon, en février 2017.

Dans la banlieue de Tuzla, une ville industrielle de l’est de la Bosnie-Herzégovine, les habitants vivent à proximité d'une centrale thermique à charbon dont les émissions de particules fines et de dioxyde de soufre sont jusqu'à trente fois supérieures aux normes européennes.

«1954-2010.» «1955-2010.» «1953-2008.» Si l’on se fie aux dates gravées sur les stèles funéraires noires de ce petit cimetière bosnien, difficile de donner tort à Goran Stojak, un brun longiligne au visage figé. «Je respire mal, je sais ce qui m’attend. Dans le village, il n’y a pas de vieux. On meurt vers 55 ans en moyenne. Ici, l’air est tellement empoisonné que le cancer du poumon nous tue comme un virus.» Le père de ce quadragénaire, porte-parole des riverains, y a succombé il y a deux ans. Quant aux jeunes enfants de Goran, ils sont équipés, tout-petits déjà, d’inhalateurs respiratoires. Pneumonie, bronchites et crises d’asthme sont monnaie courante ici.

Bienvenue à Divkovici, dans la banlieue de Tuzla, une ville industrielle de 110 000 habitants de l’est de la Bosnie-Herzégovine, le deuxième pays du monde en termes de mortalité liée à la pollution d’air, juste derrière la Corée du Nord. A quelques encablures seulement du cimetière et de l’école se trouve une centrale thermique à charbon. Les cheminées blanches crachent des particules fines mais aussi du dioxyde de soufre dont les émissions sont jusqu’à trente fois supérieures aux normes européennes. Les unités de production de ce site, construit au début des années 60, sont parmi les plus anciennes et les plus vétustes d’Europe. De nombreuses maisons invendables de ce village agricole, dont le nombre d’habitants a chuté en vingt ans de 500 à une trentaine, sont vides.

«Le soufre nous mord la gorge, le nez, la bouche»

Pour ceux qui sont obligés de rester ici, les changements de saisons sont rythmés par les émanations de la centrale. Les hivers sont durs, surtout. «On ne voit rien avant midi à cause du smog de pollution. Le soufre nous (...)

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