Qui a dit : « Plus on est fou, plus on est heureux » ?

« Fou, voilà la vraie nature de l’homme, sinon la vie ne serait pas vivable , nous enseigne Érasme.  - Credit:RUSS ROHDE / Image Source / Image Source via AFP
« Fou, voilà la vraie nature de l’homme, sinon la vie ne serait pas vivable , nous enseigne Érasme. - Credit:RUSS ROHDE / Image Source / Image Source via AFP

Qui aurait pu prédire un tel succès à la fantaisie burlesque que s'est accordé l'humaniste néerlandais Érasme avec son Éloge de la folie en 1511 ? Certainement pas lui, qui voyait dans ce texte une farce écrite à la va-vite, une critique mordante et second degré des mœurs et des abus de son temps, notamment de ceux du clergé. Il faut croire que les fous se sont reconnus : l'ouvrage devient vite un best-seller. Et – même si ce n'est pas son objectif – il prépare doucement les esprits à la Réforme.

L'homme, le plus malheureux des animaux

L'éloge paradoxal de la folie, présentée comme gage du bonheur, se transforme en satire des folies des hommes. Fou, voilà la vraie nature de l'homme, sinon la vie ne serait pas vivable. En reléguant la raison dans un coin de sa tête, on laisse ainsi la voie libre au déchaînement de toutes les passions. « L'homme est le plus malheureux de tous les animaux, écrit-il dans le même ouvrage, parce qu'il est le seul qui ne soit pas content de son sort, et qui cherche à sortir du cercle dont la nature a circonscrit toutes ses facultés. »

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