Dissolution : le “pari fou” de Macron, qui “prend l’Europe en otage”

“La victoire écrasante de l’extrême droite française aux européennes ce dimanche, et la défaite humiliante des partisans d’Emmanuel Macron a déclenché une crise politique aux conséquences imprévisibles”, constate El País.

En décidant, immédiatement après la publication des premiers résultats, de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer des élections législatives anticipées, le chef de l’État “a jeté le pays dans la campagne la plus incertaine de l’histoire récente, une campagne dont le résultat déterminera l’héritage de sa présidence et l’orientation de la France et de l’Europe”, ajoute le quotidien madrilène.

“Dissoudre l’Assemblée nationale est une manière pour Macron de montrer qu’il a entendu les critiques”, estime le Washington Post. “Il fait peut-être le pari que le vote protestataire s’est exprimé majoritairement aux élections européennes et que les gens voteront différemment lorsqu’il s’agira de la France”.

De fait, le vote sanction a atteint des records, dimanche. Emmenée par Jordan Bardella, la liste du RN a triomphé avec environ 32 % des voix, très loin devant la candidate macroniste Valérie Hayer (environ 14,5 %) et la tête de liste du PS Raphaël Glucksmann (14 %).

Une situation qui relève du “séisme politique en France”, résume Die Welt. “Le RN domine désormais le paysage politique avec Marine Le Pen et Jordan Bardella, très jeune président du parti et tête de liste à ces européennes qui a marqué la campagne par sa popularité”, renchérit Le Temps. “Ce parti n’avait jamais atteint ces chiffres, même quand il s’appelait encore Front national”.

« Ça passe ou ça casse »

Le choix de dissoudre l’Assemblée n’en reste pas moins “historique et totalement inattendu”, observe La Stampa. Le quotidien italien rappelle que c’est la sixième fois que des élections législatives anticipées sont convoquées sous la Ve République, mais que la décision n’avait “jamais été prise à l’issue d’un scrutin européen”.

La Libre Belgique analyse ce choix comme une tentative d’Emmanuel Macron de sauver les trois dernières années de son quinquennat. “Pas question pour lui de terminer son mandat dans l’impossibilité de gouverner, l’immobilisme forcé et l’incapacité à porter la moindre réforme”, écrit le quotidien belge. “L’animal politique, blessé, veut-il montrer qu’il rugit encore et qu’il peut s’imposer à nouveau au centre du jeu ? ”.

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