Dissolution: la majorité "ne présentera pas de candidat" contre des députés sortants issus du "champ républicain"

Le camp Macron "donnera l'investiture" aux députés sortants, y compris d'opposition, "faisant partie du champ républicain" et souhaitant "s'investir dans un projet clair" autour de la majorité présidentielle, a déclaré ce dimanche 9 juin à l'AFP le secrétaire général du parti Renaissance, Stéphane Séjourné.

"Le président de la République s'exprimera sur ce qu'il considère comme étant juste pour le pays dans les prochains jours". La majorité présidentielle "donnera l'investiture" aux députés sortants "faisant partie du champ républicain" et "qui souhaitent s'investir sur un projet clair pour le pays", a annoncé le ministre des Affaires étrangères et proche du chef de l'État, dans une déclaration transmise à l'AFP.

Dans une allocution choc en pleine soirée électorale, le chef de l'État a surpris les Français en affirmant avoir décidé de leur "redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote". Une nouvelle campagne va commencer, et Emmanuel Macron a réuni dès ce dimanche soir son gouvernement à l'Élysée.

Le RN "prêt" à gouverner

Les élections législatives auront lieu les 30 juin et 7 juillet prochains. Cette dissolution, est une "décision grave, lourde", mais "c'est avant tout un acte de confiance", a-t-il assuré, alors qu'il pourrait être contraint à une cohabitation en cas de victoire du RN à quelques jours seulement des Jeux olympiques de Paris.

Dans l'optique d'une nouvelle coalition, le RN est déjà dans les starting-blocks: "Nous sommes prêts à exercer le pouvoir si les Français nous font confiance", a lancé Marine Le Pen, triple candidate à l'Élysée.

Son "poulain" Jordan Bardella, enthousiasmé par le "désaveu cinglant" qu'il a infligé au chef de l'État, fait désormais figure de favori pour Matignon, à seulement 28 ans.

La liste Renaissance reléguée très loin derrière le RN

Avec 31,7% des voix, selon notre estimation Elabe pour BFMTV, RMC et La Tribune dimanche, le président du RN a en effet frappé un grand coup aux européennes, offrant au parti à la flamme son meilleur score dans une élection nationale, hors second tour.

Cette large victoire, avec près dix points de plus que son score déjà haut de 2019 (23,34%), va contribuer de manière décisive à la montée en puissance du camp nationaliste et souverainiste au Parlement européen, principal enseignement du scrutin au niveau des Vingt-Sept. Le RN semble en effet parti pour envoyer un contingent de 30 élus au Parlement européen, sur les 81 octroyés à la France.

La liste macroniste de Valérie Hayer, eurodéputée sortante peu connue du grand public, aura elle beaucoup de mal à en compter plus de 15: elle est reléguée très loin derrière le RN avec moins de la moitié des voix, avec 14,9%, malgré une deuxième place sauvée devant les socialistes.

Article original publié sur BFMTV.com