La dissolution de l’Assemblée nationale ne plaît pas à Yaël Braun-Pivet, sa présidente sortante

Yaël Braun-Pivet, députée sortante des Yvelines, laisse planer le doute quant à sa candidature pour ces élections législatives 2024.

POLITIQUE - Yaël Braun-Pivet a bien été consultée par Emmanuel Macron avant l’annonce de la dissolution ce dimanche 9 juin. Une consultation de forme, obligée par la Constitution, mais qui n’a pas aidé la présidente sortante de l’Assemblée nationale à avaler la pilule. Car elle défendait « un autre chemin », celui d’une coalition de gouvernement.

Européennes 2024 : voici les résultats définitifs de scrutin, le RN fait plus que deux fois mieux que Renaissance

Invitée de la matinale de France 2 ce lundi, Yaël Braun-Pivet a dit « comprendre » la décision du président de la République. « Il a pris une décision suite à un vote très clair des Français et en cela, je la comprends », déclare-t-elle. Néanmoins « il y a toujours d’autres choix », ajoute-t-elle. Avant de poursuivre : « Je suis une fervente partisane des accords, des recherches de compromis et de consensus (....) je pense qu’il y avait un autre chemin qui était celui d’une coalition, d’un pacte du gouvernement. »

Un avis visiblement pas partagé par Emmanuel Macron. Les prochaines élections législatives se tiendront les 30 juin et 7 juillet 2024, à quelques semaines de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. « Le président de la République a estimé en conscience que ce chemin n’existait pas, il a pris ses responsabilités et j’en prends acte », note Yaël Braun-Pivet.

Pas loin de l’aveu d’échec, la présidente sortante de l’Assemblée n’a pas masqué sa déception. « Je pense qu’on a besoin de coopérer avec les autres, de coopérer avec le président du Sénat, coopérer avec les LR et coopérer avec également les socialistes, les écologistes. J’en ai marre de cette vie politique où on se renvoie continuellement la responsabilité des échecs, où on considère qu’on a raison soi tout seul », a déclaré Yaël Braun-Pivet.

« La faiblesse, c’est de ne pas avoir réussi à engager le pays sur cette voie de la coopération des différents partis. C’était l’essence même du dépassement imaginé en 2017 par le président de la République (...) Force est de constater qu’on n’a pas réussi cela », a-t-elle lancé, tout se refusant à croire qu’il serait « trop tard ».

Interrogée sur sa propre candidature aux législatives, Yaël Braun-Pivet a indiqué y réfléchir. « Je réfléchis parce que je pense que la situation est grave et qu’il faut se battre pour de bonnes raisons, pour une bonne cause », a-t-elle déclaré celle qui, en parallèle de sa fonction de présidente du Palais Bourbon, a été réélue en 2022 députée des Yvelines.

Il reste à peine une vingtaine de jours aux partis pour s’organiser pour la campagne et investir les candidats. Dimanche soir, dans une déclaration à l’AP, le secrétaire général de Renaissance Stéphane Séjourné a même lancé un appel « à la mobilisation de toutes les forces républicaines », indiquant que « les députés sortants du champ républicain pourront ainsi bénéficier de notre investiture s’ils sont en accord avec le projet présenté ».

Si la stratégie vise clairement à limiter une envolée du RN, elle n’est pas sans risque pour les députés de la majorité. Sans oublier qu’elle ne peut se faire sans l’accord des autres partis concernés - ce qui semble mal parti, le Premier secrétaire du PS Olivier Faure ayant balayé la proposition d’un « no way » en aucune façon », NDLR) sur franceinfo ce lundi matin.

À voir également sur Le HuffPost :

Dissolution de l’Assemblée : Emmanuel Macron, piégé par le RN, contraint de faire un coup très risqué

Jérôme Cahuzac candidat aux législatives malgré sa condamnation pour fraude fiscale