Dissolution de l’Assemblée nationale : avant Emmanuel Macron, Jacques Chirac avait essayé sans succès

POLITIQUE - Un pari plus que périlleux. Emmanuel Macron a annoncé, ce dimanche 9 juin au soir, la dissolution de l’Assemblée nationale suite au score historique de l’extrême droite aux élections européennes. La dernière fois qu’un président de la République a tenté pareil coup de poker, c’était il y a 27 ans et cela avait donné lieu à un échec retentissant comme on le raconte dans la vidéo en tête d’article.

Après la dissolution, des élections législatives convoquées par Macron les 30 juin et 7 juillet

En 1997, Jacques Chirac est élu depuis deux ans, il dispose d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale et les élections législatives ne sont prévues que pour l’année suivante. Mais plusieurs signaux l’inquiètent. Son Premier ministre Alain Juppé, chahuté par de spectaculaires grèves contre la réforme des retraites, souffre d’une baisse de popularité. De plus, la lutte contre le chômage ne donne pas les résultats escomptés.

Le chef de l’État veut donc donner un nouveau tournant à son septennat afin de poursuivre ses réformes et conserver la confiance des Français. Mais comment faire ? Le président n’imagine pas sacrifier le chef du gouvernement. Il pense plutôt à convoquer des élections législatives anticipées pour ne pas laisser le temps à la gauche de gagner du terrain d’ici 1998. Alors, le 21 avril 1997, il annonce à la surprise générale la dissolution de l’hémicycle. Il ne le sait pas encore mais ce coup politique va bientôt se retourner contre lui.

Le risque de la cohabitation

Les Français ont rendez-vous dans les bureaux de vote le 25 mai et le 1er juin 1997. La gauche se lance alors dans la campagne autour du nouveau concept de « gauche plurielle », regroupant PS, PCF, radicaux de gauche, Verts et Mouvement des citoyens. Une mobilisation qui porte ses fruits car celle-ci obtient la majorité absolue à l’Assemblée. La sanction tombe pour la droite qui s’effondre passant de 472 à 251 députés.

Jacques Chirac est donc contraint de nommer le Premier secrétaire du Parti socialiste, Lionel Jospin, Premier ministre, inaugurant une période de cohabitation jusqu’en 2002. C’est la dernière dissolution en date qui donne naissance à la troisième cohabitation de l’Histoire, la plus inattendue et la plus longue de la Ve République.

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