Dissolution de Génération identitaire: le RN défend indirectement le groupe d'extrême-droite

Le vice-président du Rassemblement national Jordan Bardella à Nanterre, le 28 juillet 2020 - Christophe ARCHAMBAULT © 2019 AFP
Le vice-président du Rassemblement national Jordan Bardella à Nanterre, le 28 juillet 2020 - Christophe ARCHAMBAULT © 2019 AFP

Quelques heures après l'annonce par Gérald Darmanin d'une possible dissolution de Génération identitaire, le numéro 2 du Rassemblement national, Jordan Bardella, et d'autres cadres du parti ont pris indirectement la défense du groupe d'extrême droite radicale.

Le ministre de l'Intérieur a demandé à ses services "de réunir les éléments qui permettraient (...) de proposer la dissolution de GI", se disant "scandalisé" par leur récente opération anti-migrants dans les Pyrénées, après une action similaire dans les Alpes au printemps 2018.

"Et cette association qui promeut l'illégalité et défie l'Etat, on la dissout quand Gérald Darmanin?", a rétorqué Jordan Bardella sur Twitter en citant l'association pro-migrants Utopia 56.

Critiques massives de l'extrême-droite

Le vice-président du RN a aussi demandé, dans deux autres tweets, "quand" le ministre allait dissoudre trois fédérations qui ont refusé de signer la "charte des principes" de l'islam de France --réaffirmant la "compatibilité" de l'exercice du culte musulman avec les valeurs de la République--, ainsi que le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), qui va contester sa dissolution devant le Conseil d'Etat.

Gérald Darmanin "veut la dissolution de #GenerationIdentitaire! Et la LDNA (Ligue de défense noire africaine, NDLR) qui qualifiait il y a peu les militaires Français morts au Mali de 'terroristes', vous comptez la dissoudre? Ou bien vous faites juste de la communication politique?", a tweeté un autre membre de la direction du R, le maire de Fréjus David Rachline.

"Ce que Gérald Darmanin reproche surtout aux jeunes de #GenerationIdentitaire c'est de révéler, par leurs actions aux frontières ou autres, les carences d'un État qui ne protège les Français, ni de l'invasion, ni de l'islamisme, ni de la violence organisée", a tweeté de son côté l'ancien numéro deux du parti resté proche de Jean-Marie Le Pen, Bruno Gollnisch.

"De nombreuses mosquées radicales signalées en France, mais pour #Darmanin c'est #GénérationIdentitaire qu'il faut dissoudre ! Le sens des priorités dangereuses de ce gouvernement me choquera toujours...", s'est indigné l'eurodéputé Gilbert Collard.

L'hommage de Marine Le Pen

La présidente du RN Marine Le Pen avait, le 1er mai 2018, rendu "hommage" aux actions antimigrants menées dans les Alpes par GI, saluant une "belle opération de communication".

Pour le spécialiste de l'extrême droite, Jean-Yves Camus, "les opérations de GI sont tout bénéfice pour le RN" car la "dédiabolisation" du parti "passe par le fait que les jeunes ne fassent plus assaut de radicalité" comme dans les années 1980 et 1990.

Et les jeunes identitaires sont à terme un "vivier de recrutement" pour le RN, selon l'expert, à l'instar de l'ancien responsable des Identitaires (dont GI est la branche jeunesse) Philippe Vardon, entré en 2018 au Bureau national du RN (direction élargie), ou de l'ancien cadre de GI, Damien Rieu, devenu en 2019 assistant parlementaire du principal conseiller de Marine Le Pen, l'eurodéputé Philippe Olivier.

Article original publié sur BFMTV.com