Dissolution de l'Assemblée nationale : les réactions du monde politique

Après l'annonce par Emmanuel Macron de nouvelles élections législatives à venir, les réactions n'ont pas tardé au sein de la classe politique.

L'Assemblée nationale dissoute, de nouveaux députés vont être élus (Photo : EMMANUEL DUNAND/AFP via Getty Images)

François Ruffin, député Nupes, proche de La France Insoumise : "On a un taré à la tête de l'État. C'est un pyromane de la République. [...] Les macronistes vont se prendre une deuxième raclée". Pourquoi on a une poussée de l'extrême droite ? La vérité du bilan d'Emmanuel Macron, c'est qu'il ouvre la porte au pouvoir à Marine Le Pen et à l'extrême droite, et ce, depuis sept ans. Il nous reste que la gauche pour faire front au Rassemblement national. Il faut une gauche unie, il faut arrêter les conneries. [...] Il n'y a pas de fatalité (...) On est à un moment où l'extrême droite peut arriver au pouvoir. On doit s'unir, point barre".

Fabien Roussel, secrétaire national du Parti Communiste Français (PCF) : "Il ne faut pas avoir peur, je n'ai pas peur de ces élections. C'est génial de pouvoir reprendre la main sur la politique de notre pays alors qu'on a l'impression que ça nous file entre les doigts. Bien sûr que c'est difficile, bien sûr qu'on aurait aimé avoir plus de temps, bien sûr qu'il y a besoin d'y avoir le temps du débat avec nos concitoyens. Entre les différentes forces de gauche et écologistes, nous nous parlons. Nous n'avons jamais cessé de nous parler. Nous nous sommes parlés ces derniers jours, nous avons prévu de nous voir demain, indépendamment de l'annonce de ce soir. Donc nous allons nous voir, peut-être même ce soir. Je lance l'appel à mes collègues, voyons-nous rapidement, travaillons ensemble à un pacte pour la France, en mettant les politiques sociales, les salaires, le pouvoir d'achat, la répartition des richesses..."

Raphaël Glucksmann, tête de liste Place Publique et Parti Socialiste pour les élections européennes : "Emmanuel Macron a obtempéré aux exigences de Jordan Bardella. C'est en fait le RN qui fixe désormais le tempo de la vie politique française, rien ne l'y obligeait. C'est un jeu extrêmement dangereux avec la démocratie et les institutions. Je suis estomaqué par un tel comportement. Nous allons nous battre face à l'extrème droite. L'arrivée de l'extrême droite au pouvoir n'est absolument pas inexorable. Face à cette extrême droite, les coups politiques, les coups de comm, le jeu permanent avec les institutions et la démocratie de ce pouvoir macroniste ne nous aideront pas. Nous devons avoir un projet puissant et cohérent face à celui du repli nationaliste et identitaire."

Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement National à l'Assemblée nationale : "Les Français se sont exprimés et ce scrutin historique montre que quand le peuple vote, le peuple gagne. (...) Le retour aux urnes du peuple français. Je ne peux que saluer cette décision qui s'inscrit dans la logique des institutions de la Ve République. (...) Nous sommes prêts à exercer le pouvoir si les Français nous font confiance lors de ces futures élections législatives. Nous sommes prêts à redresser le pays, à défendre les intérêts des Français, à mettre fin à cette immigration de masse, à faire du pouvoir d'achat des Français une priorité, à entamer la réindustrialisation du pays. En clair, nous sommes prêts à redresser le pays, prêts à faire revivre la France."

Manon Aubry, tête de liste La France Insoumise pour les élections européennes : "Je crois que le président de la République a pris note ce soir de sa défaite cinglante. Il n'y a pas de majorité dans le pays pour une réforme de l'assurance chômage qui s'en prend toujours plus aux chômeurs. Il n'y a pas de majorité dans le pays pour sa politique anti-écologique. Aujourd'hui, le président de la République nous renvoie vers la plus grande force qui est la force populaire. La dernière fois qu'il y a eu une élection législative, la NUPES, la gauche unie, est arrivée en tête au premier tour, notamment parce que la jeunesse et les quartiers populaires se sont mobilisés. (...) Nous n'avons pas peur du peuple, nous n'avons pas peur de l'élection, nous sommes prêts à repartir en campagne. Nous étions prêts à prendre le pouvoir il y a deux ans, nous le sommes toujours."

Marie Toussaint, tête de liste Les Ecologistes-EELV pour les élections européennes : "Je suis extrêmement en colère. Dans les semaines qui s'ouvrent, on va avoir à se battre contre une coalition de droite et d'extrême droite au parlement européen et à la commission européenne, et en plus de ça, on va devoir se battre pour faire reculer l'extrême droite en France, alors qu'ils viennent de faire un score effroyable, autour de 40% si on prend tous les partis d'extrême droite. C'est un vrai défi pour notre démocratie et je veux dire ce soir que les Ecologistes seront là pour mener cette bataille (...). C'est une double trahison de la part d'Emmanuel Macron ce soir. Une trahison des électeurs et électrices qui sont allés aux urnes pour voter pour une élection européenne qui a été volée. Je pèse mes mots, cette élection européenne a été volée. Une trahison aussi parce qu'on le voit bien, l'extrême droite a gagné des parts dans l'opinion publique, elle risque d'arriver au pouvoir dans les semaines qui viennent. On a un besoin urgent de se mobiliser et de se réunir à gauche."

Valérie Hayer, tête de liste Renaissance pour les élections européennes : "Ce soir, les Français nous envoient un message clair. Ils nous demandent plus de résultats, plus de concret. Ils nous demandent de changer plus vite leurs vies. Ils ont été nombreux, aussi, à faire le choix du silence. Le président de la République l'a dit, leurs choix ne peuvent pas rester sans réponse. Il a décidé ce soir de leur redonner la parole, pour choisir le projet qu'ils souhaitent pour leur pays. Pour moi, on ne se trompe jamais lorsqu'on donne la parole aux Français. J'ai eu l'honneur d'avoir la confiance de la majorité présidentielle au cours de ces 100 derniers jours pour mener campagne et je veux dire que je continuerai à me battre pour elle (...) Jusqu'aux 30 juin et 7 juillet prochains, à la place qui est la mienne, je m'engagerai pour donner une majorité claire à la France et aux Français."