Dissolution, 49.3 : les menaces fusent autour de la réforme des retraites de Macron

Trois mois de débat. Après, l’heure sera à l’adoption. C’est la feuille de route dessinée par l’Élysée aux députés avant de détailler le contenu de la réforme des retraites. En cas d’adoption par les députés d’une motion de censure - elle-même soumise à l’usage de l’usage à l’article “49.3” de la Constitution - Emmanuel Macron n’hésitera pas à dissoudre l’Assemblée nationale. Voilà le message communiqué jeudi 29 septembre, jour de mobilisation sociale qui portait, entre autres, sur la question des retraites.

“Macron menace de dissoudre ‘instantanément’ le Parlement si les députés bloquent sa réforme des retraites”, annonce le Daily Telegraph au Royaume-Uni. Ce message, note le quotidien conservateur “a donné lieu à des comparaisons avec la suspension du Parlement par Boris Johnson”. En 2019, le Premier ministre britannique avait joué avec le feu en demandant à la reine de suspendre le Parlement, pour garder la mainmise sur l’agenda du Brexit, au risque de provoquer des élections anticipées.

Un contexte inflammable

L’opposition, de son côté, a répondu aux menaces en brandissant un autre spectre : “La dissolution du Parlement ferait descendre les gilets jaunes dans la rue et empoisonnerait la vie des Français. Ils [les oppositions] tablent sur le fait que Macron n’osera pas recourir au 49.3”, écrit le Telegraph.

“Adopter vite la réforme des retraites qui fâche, sinon…” : Le Soir en Belgique titre également sur la méthode détaillée jeudi. “Ne pas y aller à la hussarde. Mais ne pas, non plus, procrastiner. Emmanuel Macron a choisi d’agir et ‘en même temps’ de concerter sur le dossier explosif des retraites”, résume le quotidien.

“Le contexte est inflammable”, constate Le Soir à propos des mobilisations passées mais surtout prévues en octobre en France. “Mais l’Élysée ne veut pas croire à l’hypothèse d’un conflit social dur, voire à un retour des gilets jaunes.”

Selon El Periódico en Espagne, le moment pourrait même être bien choisi. La pandémie a été comme un somnifère pour une société française traditionnellement frondeuse. Depuis lors, les syndicats et autres collectifs ne parviennent plus à mobiliser les foules dans un pays où de nombreux mouvements sociaux s’étaient succédé entre 2018 et 2020”.

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