Disparition de Leslie Hoorelbeke et Kévin Trompat : Que sait-on de l’enquête en cours

People participate in an organized search for Leslie Hoorelbeke and Kevin Trompat, a young couple missing since November 25, 2022, in Beauvoir-Sur-Niort, western France, on January 5, 2023. - Leslie Hoorelbeke, 20, and Kevin Trompat, 22, along with their dog have been reported missing by their family since November 25, 2022 after last being seen at their friends' house in the town of Prahecq, western France. (Photo by Mehdi FEDOUACH / AFP)

FAIT DIVERS - Près de deux mois sans nouvelles et une piste criminelle qui laisse présager le pire. Une nouvelle « battue citoyenne » a été organisée ce samedi pour tenter de retrouver Leslie Hoorelbeke et Kévin Trompat, couple disparu depuis le 26 novembre 2022 dans les Deux-Sèvres. Sans succès.

La vingtaine de bénévoles réunis dans le secteur de Fouras (Charente-Maritime), où le téléphone de Kévin aurait, selon les proches de ce dernier, borné pour la dernière fois le 29 novembre 2022, n’a pas permis de lever le mystère sur la disparition du couple, rapporte Sud-Ouest. « Pour nous, Kévin, c’est comme notre petit frère. On se pose question sur question. Et on ne comprend pas. Pourquoi Fouras ? On n’avait aucune habitude ici », confient Quentin et Florian, amis de Kévin, au quotidien régional. Une interrogation qui fait écho à l’ensemble de l’affaire dont de nombreuses questions restent en suspens.

Quel est le contexte de la disparition ?

Leslie Hoorelbeke, Kévin Trompat et leur chien Onyx n’ont plus donné signe de vie depuis la nuit du vendredi 25 au samedi 26 novembre. Âgés respectivement de 20 et 21 ans, ils vivent en Charente-Maritime. Après avoir passé la soirée chez un ami à Prahecq (Deux-Sèvres), commune de la campagne niortaise, ils décident, vers 3h du matin, d’aller se coucher. Tom, qui vit à une dizaine de mètres, leur a prêté les clés de son appartement avant de filer en rave party.

Depuis, plus personne n’a vu Leslie, Kévin et leur animal. À son retour de deux jours de fête, Tom ne retrouve pas les affaires que le couple avait déposées chez lui en fin d’après-midi le vendredi, comme le relate Sud-Ouest. La voiture de Leslie est, elle, toujours garée dans la rue à Prahecq.

La belle-mère de Kévin, Karine Prat, raconte en outre avoir passé une partie de la soirée avec le jeune homme à Prahecq pour lui remettre « des affaires dont il avait besoin, une somme d’argent aussi pour acheter une voiture » – alors même que le jeune homme n’a pas le permis de conduire. « Il avait pratiquement 10 000 euros sur lui » avant l’acquisition prévue quelques jours plus tard à Bordeaux, avait-elle raconté lors d’une première battue, début janvier.

Quels sont les indices ?

Depuis la disparition, les indices retrouvés par les enquêteurs n’ont pas permis de localiser le couple. Début décembre, des affaires appartenant au couple, dont le brevet de sécurité routière (BSR) de Kévin, sont retrouvées dans un container de recyclage de vêtements à Puyravault (Charente-Maritime). Elles y ont été déposées après le 1er décembre, date de la précédente collecte.

Le téléphone de Kévin aurait borné le 29 novembre à Fouras, « c’est une information que nous ont donnée les gendarmes lors de nos auditions », ont indiqué les proches de Kévin ce samedi. Quant au portable de Leslie, il aurait borné le lendemain de sa disparition à Niort. « C’est le seul truc que les gendarmes nous ont lâché depuis le début », précise sa belle-mère à Libération dans une enquête publiée à la veille de cette seconde battue.

Les « battues citoyennes », organisées à Prahecq le 5 janvier et autour de Fouras le 14 n’ont rien donné. Désespérés, les proches du couple ont fait appel à des médiums lors de chacune de ces opérations, souligne Sud-Ouest. « On ne croit pas forcément à ces méthodes, mais on ne sait plus quoi faire ni où chercher […]. On fait le tour des choses imaginables et inimaginables », ont confié les parents de Leslie.

Que sait-on l’enquête ?

Tout début décembre, sans nouvelles du couple, le père et la belle-mère de Leslie déposent un signalement pour disparition inquiétante à la brigade de gendarmerie d’Aigrefeuille-d’Aunis, près La Rochelle. Quelques jours plus tard, la gendarmerie diffuse un appel à témoins pour « disparition inquiétante » de personnes majeures.

En parallèle, une information judiciaire est ouverte pour « disparition inquiétante ». Fin 2022, le parquet de Niort se dessaisit du dossier au profit du pôle d’instruction criminelle de Poitiers. L’enquête s’oriente alors clairement vers la piste criminelle, avec des qualifications d’« arrestation, enlèvement, détention ou séquestration commise à l’égard de plusieurs personnes et sans libération volontaire avant le 7e jour », avait alors précisé le parquet de Poitiers.

Interrogé par Libération, le procureur de la République de Poitiers, Cyril Lacombe, n’a pas souhaité communiquer davantage sur l’affaire : « Afin de ne pas nuire à l’enquête […] les éléments pertinents […] seront communiqués au fur et à mesure de l’avancée des investigations. »

Les gendarmes de la section de recherches de Poitiers sont chargés des investigations.

Pourquoi les proches craignent-ils le pire ?

Les proches de Leslie et Kévin craignent « une mauvaise rencontre ». « On ne voit pas ce qui a pu se passer. Ils n’avaient pas d’ennemis. C’est des jeunes sans problème », avait déclaré Karine Prat lors de la première battue. Chacun d’entre eux avec des projets. Un temps vendeur de fruits et légumes à Niort, Kevin Trompat cherchait à monter une entreprise de vente d’articles de pêche, « sa grande passion », selon ses proches.

Auto-entrepreneuse en peinture dans le bâtiment, Leslie Hoorelbeke avait des chantiers en cours. Ainsi que des projets plus personnels, comme en témoigne le dernier SMS envoyé à son père l’après-midi précédant sa disparition : « C’était la photo d’un chauffe-eau qu’elle venait de trouver pour aménager son camion. Nous le rénovons ensemble. Elle cherche un terrain à acheter ou à louer dans les Deux-Sèvres, pour y avoir un second pied-à-terre », a expliqué à la mi-décembre Patrick Hoorelbeke au Parisien.

La piste du féminicide, « les parents des deux familles n’y songent même pas », relate Libération. Kévin « s’occupait super bien de Leslie », confie la meilleure amie de la disparue au journal.

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