Soupçons de discriminations envers des élèves du lycée juif Yabné à Paris : ce que dit l’enquête administrative

Des élèves s’étaient plaints de leurs notes particulièrement basses au grand oral du bac.

ÉDUCATION - Pas de preuve. L’enquête administrative menée après les soupçons de discrimination au bac envers des élèves du lycée juif Yabné, situé dans le 13e arrondissement de Paris, a estimé que les bacheliers n’avaient pas été victimes de discrimination, selon les conclusions consultées par BFMTV ainsi que Marianne ce jeudi 11 juillet au soir.

Paris : une enquête ouverte après les mauvaises notes au bac d’élèves d’un lycée juif du 13e arrondissement

Les élèves de ce lycée privé sous contrat s’étaient plaints de leur note au grand oral du bac, épreuve qu’ils avaient passée dans un établissement du 18e arrondissement de Paris. Les 15 bacheliers concernés, très bons élèves, étaient passés devant « deux jurys d’un même centre d’examen à Paris », avait expliqué l’avocat Patrick Klugman, qui dénonçait un « biais de notation » en raison de leur religion.

« On parle de 9 points d’écart sur 20 en moyenne par rapport aux 123 autres candidats du lycée qui sont passés devant d’autres jurys. Cet écart qui n’est explicable ni statistiquement ni pédagogiquement fonde une suspicion de discrimination », avait-il poursuivi. La ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet avait demandé l’ouverture d’une enquête administrative, laquelle a conclu qu’il n’y avait pas eu de discrimination.

Les éléments pointés « ne permettent pas de conclure que les élèves du lycée Yabné auraient subi une quelconque discrimination à raison de leur religion supposée ou de leur établissement d’origine », est-il écrit dans les conclusions de cette enquête.

« Si certaines élèves ont pu connaître des notes plus faibles à cette épreuve très spécifique du grand oral qu’à celles d’autres épreuves écrites dans les mêmes matières, rien n’établit que ces notes attribuées par un jury souverain l’auraient été pour des raisons autres que la maîtrise ou l’absence de maîtrise de cet exercice par ces élèves », est-il encore écrit.

L’enquête a notamment comparé les notes attribuées aux élèves de Yabné à celles obtenues par les élèves issus d’autres établissements passés devant les deux jurys mis en cause. Pour le premier, « l’analyse des résultats des candidats (...) ne révèle aucune distorsion de notation », indique l’enquête administrative. D’ailleurs si certains lycéens de Yabné ont eu des notes basses, d’autres ont excellé. Plus de la moitié a eu plus de 10/20, et au moins un à eu 18/20.

Même constat pour le second jury incriminé. « La distribution des notes, plus étendue, ne permet pas d’observer une différence de traitement globale », estime l’enquête. Encore une fois, si certains ont raté l’épreuve, ce jury a mis neuf 20/20 dont cinq pour des élèves de Yabné. La note la plus basse, 2/20, n’a pas été donnée à un élève du lycée juif. « Il n’est donc pas possible de conclure à une discrimination à raison de la religion ou de l’établissement d’origine », conclut l’enquête.

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