Discrète rencontre entre Le Pen, Bardella et la controversée patronne de l'extrême droite allemande

Marine Le Pen et Jordan Bardella se sont entretenus mardi 20 février avec la co-présidente du parti d'extrême droite allemand AfD, Alice Weidel, allié du RN au Parlement européen mais avec qui les rapports s'étaient refroidis sur fond de polémique outre-rhin, a indiqué la responsable allemande.

La cheffe d'Alternative für Deutschland ("Alternative pour l'Allemagne", AfD) avait publié sur X mardi soir un message à propos de cette rencontre: "Nous avons abordé beaucoup de questions politiques et avons constaté que nous suivons les mêmes approches pour résoudre les grands problèmes d'aujourd'hui". Sollicité, le Rassemblement national n'avait pas répondu mercredi aux demandes de confirmation de cette rencontre.

"Divergences"

Fin janvier, Marine Le Pen avait haussé le ton envers son allié germanique, au cœur d'un scandale pour avoir prôné une forme de "remigration", y compris de citoyens allemands.

Plusieurs dirigeants avaient en effet participé en novembre près de Berlin à une réunion lors de laquelle un projet d'expulsion massive de personnes étrangères ou d'origine étrangère avait été discuté, tel que révélé par la presse.

L'affaire avait provoqué des manifestations d'ampleur contre l'extrême droite dans toute l'Allemagne.

"Nous serons amenés à discuter ensemble de divergences aussi importantes que celles-là et voir si elles ont ou pas (...) des conséquences sur la capacité que nous avons à nous allier dans un même groupe", avait tonné Marine Le Pen.

"Je suis en total désaccord avec la proposition qui aurait été discutée ou aurait été décidée dans le cadre de cette réunion", avait-elle encore martelé.

"Soit l'AfD est tenue, soit elle ne l'est pas"

Au Parlement européen, RN et AfD siègent dans le même groupe - Identité et démocratie (ID) - où ils comptent respectivement 18 et 10 sièges, sur 63 membres.

L'allié allemand recueille par ailleurs environ 23% d'intentions de vote pour les élections européennes, et autant de troupes potentielles pour constituer un grand groupe "nationaliste" dans l'hémicycle de Strasbourg, tel que souhaité par le RN.

Mais "soit l'AfD est tenue, soit elle ne l'est pas", avait mis en garde Marine Le Pen, prévenant qu'elle ne veut "pas passer la campagne électorale des Européennes à réagir à ce que dit ou fait l'AfD".

Article original publié sur BFMTV.com