Dans son discours, Emmanuel Macron à la Sorbonne alerte sur l’Europe qui « peut mourir »

POLITIQUE - « Notre Europe peut mourir ». De retour à la Sorbonne ce jeudi 25 avril, le président de la République Emmanuel Macron a livré sa nouvelle vision de l’Europe, sept ans après son premier discours sur ce thème. Et a tiré la sonnette d’alarme sur une Europe « mortelle » à moins d’agir de façon marquée et surtout rapide selon lui car « nous sommes dans un moment de bascule. »

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« Paul Valéry disait au sortir de la Première Guerre mondiale que nous savons désormais que notre civilisation était mortelle. Nous devons être lucides sur le fait que notre Europe est mortelle, a déclaré Emmanuel Macron. « Cela dépend uniquement de nos choix mais ces choix sont à faire maintenant » car « à l’horizon de la prochaine décennie, (...) le risque est immense d’être fragilisé voire relégué », a-t-il ajouté.

En 2017, Emmanuel Macron avait plaidé pour développer la « souveraineté » européenne, une « intuition » dont l’Élysée se gargarise aujourd’hui au vu des crises sanitaire et géopolitique qui ont poussé l’UE à accepter quelques changements (budgétaire par exemple). Il plaide désormais pour passer à une « Europe puissance » définie comme « une Europe qui se fait respecter et qui assure sa sécurité, (...) qui assume d’avoir des frontières et qui les protège, (...) qui voit les risques auxquels elle est exposée et qui s’y prépare », a-t-il déclaré. Et d’appeler à « sortir d’une forme (...) de minorité stratégique ».

« Puissance », « prospérité » et « humanisme »

Le chef d’État français a notamment souligné le retard de l’Europe sur le plan de la défense et de la sécurité, un point déjà présent dans son premier discours de Sorbonne. Malgré des « avancées » dont il s’est félicité, il a estimé que « nous ne sommes pas armés » par rapport aux autres pays en évoquant par exemple les États-Unis, la Russie et l’Iran. L’Europe est « dans une situation d’encerclement » face aux grandes puissances régionales et « nous sommes aujourd’hui encore trop lents, pas assez ambitieux face à la réalité de ce mouvement. »

Il a aussi évoqué le volet économique, jugeant le modèle actuel « plus soutenable ». « Nous avons un défi : c’est d’aller beaucoup plus vite et revoir notre modèle de croissance », a-t-il plaidé.

Afin d’arriver à cette « souveraineté » dans un contexte troublé, Emmanuel Macron a donc avancé des solutions résumées en trois mots : « puissance » en matière de défense, « prospérité » économique et industrielle et « humanisme ». « C’est par là qu’on donne un contenu à cette souveraineté européenne et qu’on permettra à l’Europe d’être un continent qui ne disparaît pas », estime-t-il.

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