Diriger un centre de signalement des ovnis
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Die Zeit est “la” publication allemande de référence. Pointu et exigeant, ce (très) grand journal d’information et d’analyse politique, situé à Hambourg, paraît tous les jeudis. Il a été créé en 1946 dans la zone d’occupation britannique, après la défaite allemande au terme de la Seconde Guerre mondiale. Il appartient au groupe Holtzbrinck.
Toutes les semaines, nous publions un contenu de la série “En vrai, c’est comment”, qui présente de courts témoignages de personnes qui ont raconté à Die Zeit ce qui les enthousiasme dans leur métier ou leur passion.
On a eu droit à un de ces week-ends, récemment… Le ciel était clair, zébré de satellites. Et rien que du vendredi au samedi, j’ai reçu plus de 30 signalements d’ovnis, par courriel, par téléphone, par WhatsApp.
D’accord, je dirige le Centre de signalement des ovnis (Cenap) à titre privé, avec quatre compagnons d’armes, mais là, on ne peut plus parler de loisir.
Un ovni, c’est un objet volant non identifié, et non une soucoupe avec de petits hommes verts. Les gens voient quelque chose dans le ciel, ils ne savent pas ce que c’est et nous appellent.
Après chaque signalement, je vérifie l’espace aérien. Derrière chaque signalement, il y a tout ce qui peut voler : avion, hélicoptère, drone, ballon, satellite.
Mais les étoiles et les planètes sont elles aussi souvent prises pour des objets volants. Connaissances de la population en astronomie : pas terrible ! Ou bien les objets volants non identifiés sont des météorites.
Certains objets émettent une lumière tellement forte qu’on pourrait lire le journal. Là, je comprends que les gens se disent : cette fois, ça y est, ils arrivent !
Par exemple, les débris spatiaux émettent souvent de la lumière pendant plusieurs minutes après être entrés dans l’atmosphère. Une fois, c’était justement le 24 décembre : tout le monde était en train d’aller à la messe de minuit. J’ai eu du boulot, là !
Une autre fois, on se trouvait devant une énigme : sur les images d’une caméra de surveillance, on voyait un objet remonter l’entrée du jardin en volant puis repartir vers le haut.