Les dirigeants de l'UE approuvent l'ouverture de négociations d'adhésion avec la Bosnie-Herzégovine
La Bosnie-Herzégovine poursuit son processus de rapprochement avec l'UE. Les 27 chefs d’Etat et de gouvernement ont approuvé jeudi lors de la première journée du sommet européen à Bruxelles l’ouverture des négociations d’adhésion avec Sarajevo.
Cette décision intervient huit ans après la demande de candidature de ce pays des Balkans occidentaux, et neuf jours après l’annonce de Commission européenne qui estimait que le pays avait fait suffisamment de progrès pour s'aligner sur les normes, les valeurs et la politique étrangère de l'UE pour entamer des pourparlers.
"Votre place est dans notre famille européenne", a souligné le président du Conseil européen Charles Michel sur X, anciennement Twitter. "La décision d'aujourd'hui est une étape clé dans la construction de l'Europe", a-t-il ajouté.
"La décision d'aujourd'hui est une étape clé sur la voie de l'UE. Il faut maintenant continuer à travailler dur pour que la Bosnie-Herzégovine progresse régulièrement, comme le souhaite votre peuple", estime Charles Michel.
Si tous les États membres de l'UE soutiennent en principe l'adhésion de Sarajevo, certains d'entre eux, comme le Danemark et les Pays-Bas, s'étaient inquiétés du fait que les réformes constitutionnelles et électorales que la Bosnie devait mener à bien n'étaient pas encore achevées.
Au parlement néerlandais, une motion déposée par le parti de centre-droit Nouveau contrat social (NSC) demandant le report des négociations a été rejetée de justesse mercredi, ce qui a permis au Premier ministre sortant Mark Rutte de soutenir jeudi l'ouverture des négociations.
"Nous soutiendrons la proposition de la Commission d'ouvrir les négociations", avait confirmé Mark Rutte à son arrivée au sommet. "Mais il est essentiel que la Bosnie fasse beaucoup plus".
La Bosnie-Herzégovine est l'un des cinq pays des Balkans occidentaux reconnus comme candidats officiels à l'adhésion à l'UE. Elle est actuellement le seul de ces Etats à ne pas avoir encore entamé les négociations officielles.
Des divisions ethniques et des retards dans les réformes constitutionnelles, judiciaires et électorales ont empêché le pays de rattraper ses voisins sur la voie de l'adhésion à l'UE.
Sarajevo compte toutefois sur le soutien indéfectible d'un groupe de pays qui comprend l'Autriche, la Croatie, l'Italie, la Hongrie et la Slovénie.
Afin d'accélérer cette candidature, ces Etats membres ont proposé de subordonner la progression de l'Ukraine et de la Moldavie sur la voie de l'adhésion à celle de la Bosnie.
"Il est vrai qu'il reste des questions en suspens, mais c'était également le cas avec l'Ukraine, puisque les négociations d'adhésion ne commencent que lorsque ces points ont été remplis", expliquait le chancelier autrichien Karl Nehammer à son arrivée au sommet.
"Le même processus que pour l'Ukraine devrait convenir à la Bosnie-Herzégovine. C'est ce que l'Autriche s'efforce de promouvoir".
L'Ukraine et la Moldavie ont toutes deux une longueur d'avance sur la Bosnie, puisque en décembre les dirigeants européens ont donné leur feu vert aux pourparlers.
Toutefois, les deux pays sont confrontés à un obstacle avant que les discussions ne puissent commencer. Le cadre de négociation, conçu pour orienter les discussions entre l’UE et les candidats, doit être approuvé à l'unanimité.
Des sources diplomatiques parlant sous le couvert de l'unanimité suggèrent que la Hongrie pourrait bloquer l'adoption de ces cadres.