Une dirigeante de l’AfD “brise le tabou” d’une sortie de l’Union européenne

Il faut s’inspirer du Royaume-Uni et de son départ de l’Union européenne. Voilà en substance ce qu’a affirmé la figure de l’extrême droite allemande Alice Weidel au Financial Times. Interviewée par le journal britannique, la chef du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) a estimé que le Brexit était pour elle “un modèle”.

En cas d’arrivée au pouvoir de l’AfD, elle assure vouloir œuvrer à une réforme de l’Union européenne (UE). Elle souhaite notamment dépouiller la Commission européenne de nombre de ses prérogatives au nom de la “souveraineté” des États membres. Si elle n’y parvient pas, elle n’exclut pas la mise en place d’un “référendum sur le ‘Dexit’, à savoir la sortie de l’Allemagne de l’UE”.

“Avec ces propos, Weidel brise un grand tabou dans un pays où les partis traditionnels sont de fervents défenseurs de l’Union européenne”, commente le quotidien économique londonien. De récents sondages montrent qu’une majorité d’Allemands souhaite rester dans l’Union européenne. Et ce, même parmi les sympathisants de l’AfD, où les débats sur ce sujet sont très serrés.

Dans son programme officiel, le parti d’extrême droite ne fait d’ailleurs aucune allusion à un possible “Dexit”, alors même qu’il est connu pour ses positions eurosceptiques. D’après une étude menée entre juin et septembre 2023 par la fondation Konrad Adenauer, seuls 10 % des Allemands seraient en faveur d’un “Dexit”. Ils seraient 45 % parmi les partisans de l’AfD.

22 % d’opinions favorables

Les sorties de Weidel sur un possible référendum autour d’un “Dexit” interviennent dans un contexte positif pour l’AfD, précise le Financial Times.

Avec 22 % d’opinions favorables sur le plan national, le parti est devenu la deuxième formation la plus populaire d’Allemagne, après la droite conservatrice de la CDU-CSU. Et il “dépasse les partis de la fragile coalition du chancelier Olaf Scholz, qui réunit les sociaux-démocrates, les Verts et les libéraux”.

Mais il fait aussi l’objet de critiques depuis des révélations autour d’un plan pour “remigrer” contre leur gré plusieurs millions d’étrangers et d’Allemands d’origine étrangère. Dans toute l’Allemagne, plusieurs centaines de milliers de personnes ont manifesté les 20 et 21 janvier contre l’extrême droite et contre une telle proposition.

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