Pour le directeur des Vieilles Charrues, "les concerts ne doivent pas devenir des produits de luxe"
À la veille de l'ouverture du 31ème festival associatif de musique des Vieilles Charrues, organisé à Carhaix-Plouguer, dans le Finistère, BFM Business recevait le directeur de l'événement Jérôme Tréhorel. Et, cette année, le budget du festival a explosé puisqu'il atteint 23 millions d'euros.
Une hausse qui s'explique par l'ajout d'une journée spéciale pour le concert des Red Hot Chili Peppers mais aussi par l'inflation que subit l'industrie de la musique comme les autres secteurs.
Des cachets plus chers
Parmi les couts d'organisation qui viennent alourdir le budget, il y a aussi les cachets des artistes.
"Il y a une quinzaine d'années, la programmation des Vieilles Charrues c'était un budget d'à peu près 1,7 million d'euros. Aujourd'hui on est à plus de 5 millions d'euros pour le même nombre d'artistes", souligne Jérôme Tréhorel.
Le festival doit donc vendre davantage de places pour être rentable. "Alors qu'il atteignait 90 à 95% depuis la reprise post-covid, en deuxième année d'inflation importante consécutive, le taux de billets à vendre pour être à l'équilibre atteint plutôt 105 à 110%", estime le président.
Un évènement accessible
"Cela veut dire que le modèle ne marche plus et qu'il faut qu'on se réinvente pour maintenir à la fois des prix de billets attractifs pour le public et une programmation qui fait rêver", poursuit-il.
Les organisateurs du festival mettent en effet un point d'honneur à ce qu'il reste avant tout un événement accessible. "La culture et les concerts ne doivent pas devenir des produits de luxe", lance-t-il. Le festival a ainsi choisi de maintenir le traditionnel prix du billet d'entrée à 44 euros.
"Ce qu'on observe et que je trouve dangereux, c'est de voir des concerts pour des grandes jauges à 200, 300 ou 400 euros", dénonce-t-il, évoquant "des tarifs indécents".
"Participer à un festival associatif comme les Vieilles charrues c'est un acte militant", conclut-il.