Avec sa “diplomatie de l’orang-outan”, la Malaisie parviendra-t-elle à redorer son image ?

“Nous avons l’intention d’instaurer une ‘diplomatie de l’orang-outan’, à l’instar de la Chine, qui a réussi à créer plusieurs ‘diplomaties du panda’ dans le monde entier.”

Johari Abdul Ghani

Ministre malaisien des Matières premières et des Plantations

Faire taire les critiques en offrant des orangs-outans aux pays importateurs d’huile de palme. C’est l’idée présentée mercredi 8 mai par Johari Abdul Ghani, ministre malaisien des Matières premières et des Plantations, et relayée par The Star. Pour lui, explique le quotidien de Kuala Lumpur, cette “diplomatie de l’orang-outan” permettra de présenter la Malaisie comme un pays producteur d’huile de palme soucieux des implications environnementales et, en particulier, de ses forêts.

“De nombreux partenaires commerciaux du monde entier sont de plus en plus préoccupés par l’impact des produits agricoles sur le climat. La Malaisie peut prouver à la communauté internationale qu’elle travaille sans cesse à un équilibre entre la satisfaction des besoins en matière de sécurité alimentaire et la protection de l’environnement”, a insisté Johari Abdul Ghani.

La Malaisie et sa voisine indonésienne produisent à elles deux 85 % de l’huile de palme mondiale, rappelle le South China Morning Post. Pour la seule Malaisie, ce secteur génère 7,5 milliards de dollars de revenus annuels. Voilà pourquoi les autorités des deux pays voient d’un très mauvais œil la prochaine entrée en vigueur d’une réglementation européenne antidéforestation. Pour être vendus dans l’Union européenne, plusieurs produits, dont l’huile de palme, ne devront pas être issus de terrains déboisés.

2 000 à 3 000 orangs-outans tués chaque année

Depuis 2001, “en raison des appétits voraces des producteurs d’huile de palme”, reprend le South China Morning Post, la Malaisie a perdu un cinquième de sa forêt primaire, habitat des orangs-outans.

“Selon le WWF [World Wildlife Fund], la population d’orangs-outans s’est effondrée au cours des quarante dernières années, passant de 288 000 en 1973 à 104 000 en 2012. Si la déforestation se poursuit, la population devrait chuter à 47 000 individus d’ici 2025.”

L’Orangutan Conservancy estime que de 2 000 à 3 000 de ces grands primates “sont tués chaque année en raison de la perte d’habitat causée par la déforestation et les plantations d’huile de palme, ainsi que par la chasse illégale et le commerce d’animaux de compagnie”.

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