Le difficile soutien aux universitaires palestiniens

“C’est l’absence de sécurité et de stabilité qui fait obstacle à la science, et non le manque de volonté.” Voilà ce qu’assure à Science Rana Dajani, biologiste moléculaire palestino-jordanienne à l’Université hachémite, en Jordanie, où elle supervise plusieurs programmes éducatifs à Gaza.

Dans un article grand public, la revue scientifique américaine se penche sur la situation des universitaires palestiniens confrontés aux bombardements infligés par l’armée israélienne en riposte à l’attaque du Hamas le 7 octobre.

Depuis, toutes les universités de la bande de Gaza ont été endommagées et deux institutions majeures, l’université islamique de Gaza et l’université Al-Azhar, ont même été entièrement détruites, “perturbant l’éducation des générations futures”, insiste, dans The Lancet, Somaya Albhaisi, née dans un camp de réfugiés à Gaza et aujourd’hui médecin à la Virginia Commonwealth University, aux États-Unis. Sans parler des centaines de chercheurs et d’enseignants, des milliers d’étudiants, tués ou blessés.

Certains déplorent que la situation à Gaza n’ait pas suscité la même vague de solidarité que celle qu’a entraînée l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, et qui a permis à des universitaires et des étudiants ukrainiens de trouver des places dans de nombreuses institutions ailleurs dans le monde.

Les ONG prêtent main-forte

Des programmes d’échange entre des universités palestiniennes, gazaouies et cisjordaniennes et des universités canadiennes ou allemandes sont suspendus en raison des problèmes logistiques posés par la guerre. En outre, rappelle Science :

“Il n’y a pas d’aéroport à Gaza, les gens peuvent demander un visa dans quelques endroits seulement pour voyager et il n’est pas facile d’obtenir des Israéliens l’autorisation de quitter Gaza. Les déplacements sont dangereux, les communications aléatoires et la survie est devenue un combat quotidien.”

Néanmoins, des ONG tentent d’apporter leur soutien aux chercheurs ou apprentis chercheurs palestiniens. Palestinian Students & Scholars At Risk (PSSAR), par exemple, propose de mettre en contact des étudiants avec des universitaires canadiens en quête de candidats pour des postdoctorats. De leur côté, Reach Education Fund ou Oxpal collectent des fonds pour soutenir les étudiants déplacés. “Notre responsabilité en tant que chercheurs et scientifiques est de soutenir la science palestinienne aujourd’hui”, revendique dans The Lancet Somaya Albhaisi.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :