Diagnostic de maladies mentales : l'IA peut-elle vraiment aider les médecins ?

Une vingtaine de chercheurs et médecins se sont réunis lors du symposium "IA et Santé mentale", organisé par l’université de Caen, pour aborder le rôle de l'intelligence artificielle dans le diagnostic de pathologies et troubles mentaux. Dans quels cas peut-elle se révéler utile ?

Le symposium "IA et Santé mentale" de Caen, ayant eu lieu les 29 et 30 janvier 2024 et réunissant une vingtaine de chercheurs et médecins français et internationaux, a permis de questionner la position de l’intelligence artificielle dans le quotidien du thérapeute.

L'IA va-t-elle effectuer les diagnostics à la place du spécialiste ? Non selon l’informaticien Gaël Dias, de l'université de Caen. Quant à Éric Bui, psychiatre spécialiste de stress post-traumatiques, il propose de voir la santé mentale au-delà du diagnostic, avec l’utilisation de JITAI ("Just In Time Adaptative Intervention", en français "Intervention adaptative juste à temps"). Explications.

630.000 combinaisons pour un diagnostic de stress post-traumatique

Les IA sont construites pour imiter le fonctionnement cognitif humain. Pour mieux comprendre comment une IA pourrait poser un diagnostic de santé mentale, il faut déjà comprendre comment les spécialistes du domaine le font.

Les psychiatres et psychologues se basent sur un socle commun : le Manuel Diagnostic et Statistique (DSM) actuellement dans sa cinquième édition. Cette référence est un regroupement de consensus portant sur les troubles de santé mentale. Les thérapeutes vont donc chercher des combinaisons de symptômes pour poser le diagnostic.

Comme le soulignait Éric Bui, pour les troubles de stress post-traumatique, 20 symptômes sont référencés (comme la réminiscence de l'évènement, un évitement des lieux ou d'une activité rappelant le traumatisme, des difficultés de sommeil ou encore des accès de colère). C’est donc plus de 630.000 combinaisons de symptômes pouvant déterminer un diagnostic de ce trouble. Si l’on ajoute la prise en compte des comorbidités, c’est plus d’un quintillion (1018) de façons d’être affecté par ce trouble ! Chaque patient est donc unique.

Un modèle qui montre les limites de l'IA seule

Lors du symposium, le professeur Gaël Dias a présenté l’analyse d’un modèle d’apprentissage profond prévu pour assister le diagnostic de l[...]

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