Deux tiers des 18-30 ans ne se sentent représentés par personne en politique

Selon une étude du Cercle des économistes, les personnes âgées de 18 à 30 ans se sentent en grande majorité peu représentées en politique et estiment que leur voix compte peu voire pas du tout dans les décisions politiques.

Des jeunes très éloignés de la politique institutionnelle et des chiffres qui peuvent interroger à un peu plus d'un mois des élections européennes. Près de deux tiers (64%) des 18-30 ans ne se sentent représentés par personne en politique et plus des trois quarts (78%) d'entre eux estiment que leur voix ne compte "pas trop" ou "pas du tout" dans les décisions politiques, selon une enquête réalisée par le Cercle des économistes et publiée ce dimanche 28 avril par La Tribune Dimanche.

Parmi le tiers de 18-30 ans qui se sent représenté par au moins une personnalité politique, 12% évoquent le président de la République, 10% les députés et 9% seulement le maire, alors qu'il s'agit habituellement de l'élu qui apparaît le plus proche des personnes interrogées dans le reste de la population. Les ministres et les présidents de régions sont évoqués par respectivement 3% et 2% des personnes sondées par le Cercle des économistes.

En plus de leur désaffiliation politique, les 18-30 sont seulement 10% à assurer qu'ils ont été bien informés sur les mécanismes politiques et démocratiques durant leur scolarité. 44% se disent "un peu informés", tandis que 46% disent ne pas avoir été informés.

Au premier tour de l'élection présidentielle, les 18-25 ans ont été 41% à s'abstenir, contre 25% en moyenne dans le reste de la population. Selon un sondage Ifop-Fiducial publié par Le Figaro, seuls 45% des électeurs prévoient de se déplacer le 9 juin prochain. Le taux d'abstention des 18-34 ans est lui estimé à 76 %.

Cette génération est "dépolitisée mais pas désengagée", analyse après de La Tribune Dimanche Frédéric Dabi, président de l'institut de sondages Ifop. "Ils estiment simplement que le vote n'a pas d'impact sur leur vie, le climat ou les discriminations."

À ce titre, comme de nombreuses enquêtes et sondages l'ont montré par le passé, quatre jeunes sur cinq se disent engagés ou prêts à s'engager et ont des convictions politiques, notamment en matière d'écologie, de protection animale et de droits humains. Mais ces positions ne sont à leurs yeux pas représentées dans le monde politique traditionnel.

Article original publié sur BFMTV.com