Deux sénatrices étrillent la politique de déradicalisation

Le centre de prévention, d’insertion et de citoyenneté (CPIC) de Pontourny, en Indre-et-Loire.

Même si elles incitent à l'indulgence à l'égard du gouvernement, Esther Benbassa et Catherine Troendlé qualifient de «fiasco complet» les initiatives de lutte contre l'endoctrinement jihadiste.

C’est un bilan d’étape précis et offensif. Mais sans grande surprise. Les sénatrices Esther Benbassa (EELV) et Catherine Troendlé (LR) ont présenté ce mercredi les premières observations de la mission d’information de la commission des lois sur le dispositif de «déradicalisation». Leur travail va se poursuivre encore quelques mois, mais, à mi-mandat, leurs constatations dressent déjà les contours «d’un fiasco complet». Inventaire.

«Déradicalisation», un mot inapproprié

Les rapporteures commencent par vilipender le terme désormais unanimement usité de «déradicalisation». A leur tour, elles proposent comme qualificatif alternatif «désendoctrinement», «désenbrigadement», voire «désidéologisation». «Le mot déradicalisation, assène Esther Benbassa, trahit une réflexion insuffisante. La déradicalisation semble être parfois hors de portée. Pour tout un échantillon de jihadistes, je crains même qu’elle ne soit inatteignable.» La sénatrice EELV poursuit en déplorant «le manque de place accordée au monde universitaire dans l’élaboration de la réponse des pouvoirs publics au phénomène jihadiste.» Pour appuyer sa démonstration, elle cite cette chercheuse à qui l’on a demandé d’effectuer ses travaux en douze mois, au lieu des dix-huit nécessaires.

Pontourny, un centre controversé

Annoncés par Manuel Valls, alors à Matignon, peu de temps après l’attentat contre Charlie Hebdo, ils devaient constituer l’un des axes forts de la politique gouvernementale de désendoctrinement. «Ils», ce sont les centres de prévention, d’insertion et de citoyenneté (CPIC). Le premier du genre a ouvert mi-septembre à Pontourny, en Indre-et-Loir. Conscient de l’enjeu en terme de crédibilité, le ministère de l’Intérieur avait insisté sur le caratère «expérimental» de la structure au cœur de l’été. Un échec, (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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