Deux policiers blessés par balles à Paris, une femme attaquée au cutter : ce que l’on sait de l’affaire

Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez interviewé sur franceinfo, le 10 mai 2024.
Capture d’écran franceinfo Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez interviewé sur franceinfo, le 10 mai 2024.

FAITS DIVERS - Les faits se sont déroulés jeudi 9 mai au soir, dans le XIIIe arrondissement de Paris. Peu avant 22 h 30, dans le commissariat central du boulevard de l’hôpital, deux policiers ont été grièvement blessés par balle par un homme qui venait de réussir à s’emparer de l’arme d’un fonctionnaire. Avant cela, l’individu avait été interpellé pour l’agression au cutter d’une femme de 73 ans dans un immeuble. L’un des deux policiers a aujourd’hui son pronostic vital engagé.

Ce vendredi en début de matinée sur franceinfo, le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a donné quelques précisions supplémentaires sur l’enchaînement des faits, même si subsistent à l’heure actuelle plusieurs zones d’ombre.

· Une intervention compliquée dans la soirée

« Ce qui s’est passé dans la nuit, c’est une intervention des effectifs du commissariat du XIIIe arrondissement sur une agression extrêmement violente d’une femme, qui a été commise par un individu au cutter dont la dame est ressortie grièvement blessée, sans que son pronostic vital soit engagé », a tout d’abord expliqué le préfet.

« On ne sait pas grand-chose à ce stade » sur cet individu, ni s’il connaissait la victime, a précisé Laurent Nuñez, qui a raconté que lors de l’agression, les policiers « ont été obligés de défoncer la porte, comprenant la gravité de la situation ».

· Une arme saisie au moment de souffler à l’éthylotest

L’homme « était manifestement très excité », a ajouté Laurent Nuñez sur le moment où les forces de l’ordre ont réussi à pénétrer dans l’appartement. Les policiers « ont dû utiliser le taser pour l’interpeller, à plusieurs reprises, et quand ils l’ont ramené au commissariat (...), au moment de sa prise en charge, (...) au moment où il soufflait à l’éthylotest, (...) il a réussi à subtiliser l’arme d’un effectif et d’en faire usage, et il a été immédiatement neutralisé. »

Le journaliste en plateau a alors relancé le préfet sur la question des armes des policiers, qui possèdent « une sécurité (et) doivent être dans un étui ».

« Il y a une enquête en cours sous l’autorité de la procureure de la République de Paris. Il y a à la fois la direction de la police judiciaire de la préfecture de police qui est saisie et puis l’IGPN pour l’usage d’arme par les fonctionnaires, (...) donc on fera toute la lumière là-dessus », a répondu Laurent Nuñez. Des « circonstances qui restent à déterminer », comme les a qualifiées le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin dans un message publié sur X où il présente ses « pensées et soutien » aux deux fonctionnaires blessés.

Le parquet a précisé à la mi-journée que l’état de santé du suspect, né en février 1992 et inconnu de la police et de la justice, avait « nécessité son hospitalisation immédiate ».

· La piste terroriste pas écartée

« De base, en vrai, ça commence quand même par un individu qui dérobe l’arme d’un policier et qui lui tire dessus, il ne faut pas non plus inverser les choses », a ensuite insisté le préfet de police. Et Laurent Nuñez, d’ajouter qu’il était « trop tôt » pour écarter la piste terroriste pour l’agression au sein du commissariat.

À ce propos, l’ancien coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme a fait savoir qu’il serait du ressort de la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, présente à ses côtés tard dans la nuit pour rendre visite aux personnels du commissariat, de communiquer sur l’enquête en cours.

« Il y a un des policiers dont le pronostic vital est toujours engagé ce matin », a simplement fait savoir le préfet de police. Sur RMC, un représentant syndical d’Alliance a fait savoir que ce premier fonctionnaire, âgé de 33 ans, avait subi une longue opération dans la nuit. Le second blessé, également âgé de 33 ans, a lui aussi été opéré avec succès et « reste sous étroite surveillance », toujours selon cet élu. « Le pronostic vital de l’un des deux fonctionnaires de police demeure engagé. Aucun d’eux n’a pu être entendu », a ajouté le parquet à la mi-journée.

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