Deux otages israéliens libérés à Rafah
Deux otages israéliens, Fernando Simon Marman, 60 ans, et Louis Har, 70 ans, ont été libérés lors d'un raid mené dans la nuit de dimanche à lundi, à la suite d’une série de frappes israéliennes sur Rafah.
Les désormais ex-otages avaient été enlevés par des militants du Hamas dans le kibboutz Nir Yizhak lors de l'attaque transfrontalière du 7 octobre qui a déclenché la guerre. Tous deux ont été transportés par avion à l'hôpital Sheba, dans le centre d'Israël, et sont en bon état de santé. Ils sont les deuxième et troisième otages à être sauvés sains et saufs. Une femme soldat avait été sauvée en novembre.
Le gendre de Har, Idan Bergerano, a déclaré à la chaîne de télévision israélienne Channel 13 que sa femme et lui ont pu voir les captifs libérés à l'hôpital. Il a déclaré que les deux hommes étaient minces et pâles, mais qu'ils communiquaient bien et qu'ils étaient conscients de leur environnement.
Le raid de lundi a comporté au moins 15 frappes aériennes, des fusées éclairantes et des tirs d'hélicoptères Apache, selon des témoins. Le lieutenant-colonel Richard Hecht, porte-parole de l'armée, a déclaré que l'opération était basée sur des "renseignements précis" et que le site, situé au deuxième étage d'un immeuble, était surveillé depuis un certain temps. Il a précisé que le Premier ministre Benjamin Netanyahou était resté en liaison avec le commandant militaire israélien et d'autres hauts responsables pendant le déroulement du raid.
Israël a fait du retour de tous les otages l'un des principaux objectifs de la guerre. Sur les 128 otages restants aux mains du Hamas, 29 auraient été tués. Benjamin Netanyahou a promis de poursuivre l'offensive militaire israélienne jusqu'à la "victoire totale", qui passe également par la destruction des capacités militaires et administratives du Hamas, et ordonné à l’armée de préparer une offensive sur Rafah, dernière localité de l’enclave palestinienne encore épargnée par les combats au sol.
Rafah, prochaine cible d’une offensive israélienne au sol
Le ministère de la Santé du Hamas a déclaré qu'au moins 67 personnes avaient été tuées par les frappes de la nuit, sans qu'il soit possible de déterminer avec certitude si toutes les frappes en question étaient liées à la libération des otages.
La ville est située à l’extrême sud de la bande de Gaza où 1,4 million de Palestiniens se sont réfugiés pour échapper aux combats qui se déroulent ailleurs dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hamas. Le gouvernement israélien a décrit Rafah comme le dernier bastion du Hamas à Gaza après plus de quatre mois de guerre et a indiqué que son offensive terrestre visera bientôt cette ville densément peuplée. Le Hamas a prévenu dimanche qu’une telle offensive "torpillerait" tout accord pour une libération des otages qu’il détient encore à Gaza.
Dimanche, lors d’un entretien téléphonique d’une quarantaine de minutes, le président américain Joe Biden a averti le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou qu'Israël ne devait pas mener d'opération militaire contre le Hamas à Rafah sans un plan "crédible et exécutable" pour protéger les civils.
De son côté, Benjamin Netanyahou affirme que son pays assurera "un passage sécurisé à la population civile pour qu'elle puisse quitter" la ville... sans préciser où les civils pourraient se réfugier.
"Une offensive israélienne sur Rafah entraînerait une catastrophe humanitaire indescriptible et de graves tensions avec l'Égypte", a averti Josep Borrell, le chef de la politique étrangère de l'Union européenne, via le réseau X. Human Rights Watch a rappelé que les déplacements forcés de civils constituent un crime de guerre.
En plus de 4 mois de guerre, l’offensive israélienne a fait plus de 28 000 morts dans la bande de Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la santé du Hamas.