Deutsche Bank: Cryan n'a aucune intention de quitter ses fonctions

FRANCFORT (Reuters) - Le président du directoire de Deutsche Bank, John Cryan, a dit n'avoir aucune intention de quitter ses fonctions à la tête de la première banque allemande.

Prié de dire lors d'un d'entretien avec le quotidien Die Zeit si la désignation de Christian Sewing et Markus Schenck aux postes de vice-présidents du directoire en mars ouvrait la voie à sa succession, Cryan a répondu : "Vous pouvez être sûrs d'une chose, je n'ai aucun projet d'aller ailleurs, pas avant longtemps."

Cryan, à la tête de la Deutsche Bank depuis 2015, a ajouté qu'il ne s'attendait pas à ce que la banque soit dans le rouge cette année. Les analystes prévoient en moyenne qu'elle dégage un bénéfice net de 2,29 milliards d'euros, selon des données de Thomson Reuters.

Cryan a aussi plaidé pour que le différend entre le conseil de surveillance et d'anciens dirigeants de la banque sur leur rémunération trouve une issue rapide.

Le conseil de surveillance veut que d'anciens dirigeants de Deutsche Bank supportent une partie des coûts impliqués par des fautes commises par la banque dans le passé. Son président Paul Achleitner avait promis aux actionnaires lors de l'assemblée générale tenue au mois de mai qu'un accord serait rapidement conclu. Mais les discussions traînent en longueur.

"Plus vite cette question est clarifiée, mieux ce sera", a dit Cryan.

Il a aussi été interrogé sur l'un des clients les plus en vue de la banque, le président américain Donald Trump qui lui doit toujours 130 millions de dollars pour des prêts pour ses activités dans l'immobilier, selon des données publiées le mois dernier par le Bureau pour l'éthique gouvernementale américain.

Des membres démocrates du Congrès américain ont annoncé en mai avoir demandé à Deutsche Bank de leur dire si certains prêts accordés à Donald Trump avaient été garantis par la Russie.

"Donald Trump lui-même a révélé qu'il était l'un de nos clients mais nous ne pouvons rien dire en raison des règles de confidentialité qui s'imposent aux banques", a dit Cryan.

"Ce que l'on oublie dans le débat, c'est qu'au moment où Donald Trump a reçu des prêts, il était entrepreneur dans l'immobilier et pas président" (des Etats-Unis), a-t-il ajouté.

(Maria Sheahan, Marc Joanny pour le service français, édité par Juliette Rouillon)