Comment la dette obère la souveraineté économique de l’Afrique

En 2023, les dépenses des pays africains pour le service de la dette extérieure (intérêts et capital) auront atteint 17 % des recettes publiques, soit le niveau le plus élevé depuis 1999.  - Credit:SIMON MAINA / AFP
En 2023, les dépenses des pays africains pour le service de la dette extérieure (intérêts et capital) auront atteint 17 % des recettes publiques, soit le niveau le plus élevé depuis 1999. - Credit:SIMON MAINA / AFP

La hausse des taux d'intérêt sur les marchés obligataires depuis deux ans pose les questions de la soutenabilité des dettes publiques et de la perte de souveraineté qui y est associée. Les inquiétudes liées à la montée de la dette des pays émergents ne sont pas nouvelles : le ratio de dette publique sur PIB des économies émergentes et en développement a presque doublé depuis 10 ans (+ 30 points de pourcentage à 67 %). Conséquence directe, les États doivent consacrer une part de plus en plus importante de leur budget au remboursement de ces dettes. En 2023, les dépenses des pays africains pour le service de la dette extérieure (intérêts et capital) auront atteint 17 % des recettes publiques, soit le niveau le plus élevé depuis 1999. Et pour certains pays, la situation ne va pas s'arranger l'année prochaine en raison de l'échéance de nombreuses obligations à refinancer sur les marchés internationaux.

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Des conditions moins favorables pour les refinancements

Or les conditions de refinancement de cette dette se sont beaucoup détériorées ces dernières années : des pays qui empruntaient à 5 ou 6 % il y a encore deux ans doivent désormais accepter des taux à deux chiffres. Ce surplus qui renchérit le coût du réendettement signifie que les gouvernements vont devoir y dédier une part encore plus importante de leur budget l'année prochaine.

Les raisons de cette détérioration des finances publiques sont multiple [...] Lire la suite