Des civils massacrés au Soudan du Sud, selon l'Onu

Personnes déplacées au Sud-Soudan. De nombreux civils ont été tués et violés au Soudan du Sud dans les combats qui opposent les forces fidèles au président Salva Kiir et les rebelles alliés à son ancien vice-président Riek Machar, selon le coordonnateur humanitaire des Nations Unies. /Photo prise le 2 mai 2015/REUTERS/Denis Dumo

JUBA (Reuters) - De nombreux civils ont été tués et violés au Soudan du Sud dans les combats qui opposent les forces fidèles au président Salva Kiir et les rebelles alliés à son ancien vice-président Riek Machar, selon le coordonnateur humanitaire des Nations Unies. "Les opérations militaires dans les Etats d'Unité et du Nil supérieur, en particulier ces trois derniers jours, ont bouleversé un nombre incalculables de vie", déplore Toby Lanzer dans un communiqué. "Des témoins parlent de viols et d'exécutions de civils, enfants y compris (...) Je demande à tous les commandants de s'assurer que leurs combattants protègent et respectent les civils, dont les travailleurs humanitaires locaux ou étrangers, ainsi que leurs biens", poursuit-il, sans évoquer les responsabilités. Selon le diplomate, 650.000 personnes sont privées d'aide humanitaire du fait des combats. Dans l'Etat d'Unité, plusieurs milliers d'habitations ont été incendiées et l'hôpital de Leer est menacé de destruction. Plusieurs trêves ont été conclues depuis le début du conflit qui fait rage depuis un an et demi mais aucune n'a tenu et les deux camps s'accusent mutuellement d'avoir violé la dernière, acceptée en février. Le conflit attise les tentions entre Dinkas et Nuers, ethnies respectives du chef de l'Etat et de son ancien vice-président. Les rebelles ont annoncé lundi avoir fait de nombreuses victimes dans les rangs des forces gouvernementales à Malakal, capitale de l'Etat du Nil supérieur, où les combats font rage depuis trois jours. Ils disent en outre avoir abattu dimanche un hélicoptère de combat. "Les troupes gouvernementales ont perdu un grand nombre de soldats", a assuré leur porte-parole Lony Ngundeng, interrogé par Reuters. Selon l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), qui réunit les pays d'Afrique de l'Est et joue les médiateurs dans le conflit, les rebelles ont fait alliance avec la milice Shilluk du général Johnson Olony pour attaquer les positions de l'armée régulière à Malakal et dans les environs. Selon Lony Ngundeng, les rebelles et les hommes d'Olony tiennent la ville. (Denis Dumo; Eric Faye et Jean-Philippe Lefief pour le service français)