Des avocats et juristes internationaux au secours de Lula

Un autocollant disant "Libérez Lula". Un groupe d'avocats et juristes européens et latino-américains a exhorté jeudi le président brésilien Michel Temer à respecter l'appel lancé vendredi dernier par la commission des droits de l'homme de l'Onu en faveur de Luiz Inacio Lula da Silva. /Photo prise le 16 août 2018/REUTERS/Sergio Moraes

PARIS (Reuters) - Un groupe d'avocats et juristes européens et latino-américains a exhorté jeudi le président brésilien Michel Temer à respecter l'appel lancé vendredi dernier par la commission des droits de l'homme de l'Onu en faveur de Luiz Inacio Lula da Silva.

L'ancien chef de l'Etat, condamné en appel à 12 ans de prison pour corruption et incarcéré en avril, a été investi par son Parti des travailleurs (PT) pour l'élection présidentielle brésilienne d'octobre prochain.

La commission de l'ONU chargée de veiller au respect du Pacte international sur les droits civils et politiques a demandé au gouvernement brésilien de ne pas s'opposer à sa candidature "tant que ses appels devant les tribunaux n'ont pas fait l'objet de procédures judiciaires équitables".

Pour les onze avocats et juristes signataires d'un courrier adressé à Michel Temer, dont les Français Mireille Delmas-Marty et le fondateur de l'ONG Sherpa William Bourdon, les Espagnols Juan Garces et Baltasar Garzon, l'Allemand Wolfgang Kaleck, l'Italien Luigi Ferrajoli et l'Argentin Emilio Garcia Mendez, cet appel "donne du crédit à tous ceux (...) qui ont exprimé des doutes sérieux sur le caractère impartial de la procédure ayant conduit à la condamnation" de Lula.

Dans un précédent courrier, adressé à la présidente de la Cour suprême brésilienne, Carmen Lucia, les mêmes avaient jugé cette procédure entachée par de "sérieuses irrégularités" et dénoncé son caractère "précipité" et "déloyal".

Les conclusions de la commission de l'ONU ne sont pas juridiquement contraignantes. Mais pour les signataires du courrier, "il est impératif que les autorités brésiliennes s'y conforment intégralement" et respectent le droit de Lula à se présenter à ces élections et à avoir accès aux médias, "tant que sa condamnation n'est pas devenue définitive au terme d'une procédure judiciaire équitable".

(Emmanuel Jarry, édité par Caroline Pailliez)