Des élus allemands prônent le retrait des soldats d'Incirlik

Plusieurs députés allemands estiment que les 250 soldats déployés sur la base aérienne turque d'Incirlik doivent être rappelés en Allemagne si les autorités d'Ankara continuent de refuser l'idée d'une visite de parlementaires sur le site. /Photo d'archives/REUTERS/Tobias Schwarz

BERLIN (Reuters) - Plusieurs députés allemands estiment que les 250 soldats déployés sur la base aérienne turque d'Incirlik doivent être rappelés en Allemagne si les autorités d'Ankara continuent de refuser l'idée d'une visite de parlementaires sur le site. Quelque 250 militaires allemands sont présents à Incirlik et participent aux opérations de l'Otan contre les combattants du groupe Etat islamique (EI) en Irak. Des députés allemands avaient demandé la possibilité de se rendre sur la base mais les autorités turques refusent, furieuses de l'adoption par le Bundestag le mois dernier d'une résolution qualifiant de génocide les massacres d'Arméniens pour les forces ottomanes en 1915. Les relations entre l'Allemagne et la Turquie se sont tendues depuis l'adoption de ce texte et Ankara a rappelé son ambassadeur à Berlin. Pour le député écologiste Cem Ozdemir, d'origine turque, le refus de la Turquie à la venue des parlementaires est inacceptable. "En tant que députés, nous dépêchons des soldats dans certains endroits, nous devons savoir où ils se trouvent, comment ils sont et pouvoir leur parler. Si cela n'est pas possible en Turquie, alors les soldats doivent revenir en Allemagne", a-t-il dit sur la chaîne publique ARD. Les élus de plusieurs autres partis, dont les sociaux-démocrates de SPD, ont joint leurs voix à la demande de la chancelière Angela Merkel pour que puisse s'effectuer cette visite de parlementaires à Incirlik. Merkel a rencontré le président turc Recep Tayyip Erdogan en marge du sommet de l'Otan à Varsovie samedi et a décrit la rencontre comme constructive bien que demeurent les divergences existantes. "L'attitude du président turc Erdogan risque d'aboutir au retrait de l'armée allemande", a déclaré Andreas Scheuer, secrétaire général l'Union chrétienne-sociale (CSU), composante bavaroise de la CDU, au quotidien Tagesspiegel à paraître lundi. (Madeline Chambers; Pierre Sérisier pour le service français)