Derrière la crise au Kazakhstan, la stratégie gagnante de la Russie de Poutine

En début d'année, le Kazakhstan a connu des manifestations contre la hausse des prix du gaz de pétrole liquéfié qui se sont rapidement étendues à plusieurs villes du pays avant de dégénérer en émeutes. Le président Kassym-Jomart Tokaiev a d'abord réagi en limogeant son gouvernement, accusé d'être responsable de la crise, puis a promis un gel des prix des carburants afin de calmer la colère des manifestants. Mais la situation s'est encore aggravée à Almaty, capitale économique et principal centre urbain du pays où les émeutiers ont pris d'assaut les bâtiments administratifs et l'aéroport international. Les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont fait plusieurs dizaines de morts, un millier de blessés et conduit à l'arrestation de plus de 8.000 personnes.

Craignant manifestement de perdre le contrôle de la situation malgré l'entrée en vigueur de l'état d'urgence, le président kazakhstanais a fait appel à l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), qui a envoyé des troupes "de maintien dans la paix" dans le pays.

Cette crise, qui s'est développée à une vitesse fulgurante dans un pays pourtant considéré comme un pôle de stabilité en Asie centrale, remet en cause la politique d'autonomisation menée par le Kazakhstan depuis son indépendance. En effet, l'intervention au Kazakhstan de troupes majoritairement russes sous mandat de l'OTSC semble à première vue illustrer un renforcement important des positions stratégiques de Moscou en Eurasie.

Une crise r...


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