Derrière les canettes de Red Bull, le culte du secret d'un groupe thaïlandais

Chaque fin de jour d'été, dans la touffeur de la mousson, le ciel de Bangkok se drape d'immenses nuages noirs qui s'agglomèrent et avancent telles des ombres inquiétantes avant de s'abattre en cataracte sur l'asphalte de la mégalopole. Depuis une semaine, c'est une autre tempête qui s'abat sur la Thaïlande : l'affaire Red Bull. Fin juillet, la justice locale a décidé de blanchir de toute accusation ­Vorayuth Yoovidhya, alias "Boss", petit-fils de Chaleo Yoovidhya, le fondateur de la marque Red Bull.

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"Des traces d'alcool, d'alprazolam [Xanax] et de cocaïne dans le sang"

Boss est pourtant accusé d'avoir, en septembre 2012, tué un motard de la police, à 3 heures du matin, en roulant à 177 km/h, en pleine ville, au volant de sa Ferrari, traînant son corps sur une centaine de mètres sans s'arrêter. Avec, selon Veera Somkwamkid, secrétaire général de l'ONG Le Peuple contre la corruption, "des traces d'alcool, d'alprazolam [Xanax] et de cocaïne dans le sang". Dans n'importe quel pays, cela aurait valu au chauffard de passer dix ans derrière les barreaux. Mais pas en Thaïlande.

L'homme n'a rien fait pour aider la justice. Dans un premier temps, il a envoyé un de ses employés de maison se dénoncer à sa place avant de refuser de comparaître pour connaître ses chefs d'accusation. Puis il a quitté la Thaïlande en jet privé après le paiement d'une caution de 12.000 euros. Vorayuth ­Yoovidhya, 27 ans au moment de...


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