Les derniers vols des Top Gun Français

Pilotes de chasse d’exception, ils vont devoir quitter les commandes de leurs Mirage 2000 C. Un déchirement pour ces as de la voltige.

Ultime décollage. Le réacteur feule, le cockpit vibre, les corps sont écrasés contre les sièges éjectables, le Mirage 2000 biplace s’élance sur la piste constellée de traces de pneus fondus, puis, dans un vrombissement extraordinaire, s’arrache du sol. Douze tonnes de métal se transforment en flèche de Sioux. Conçu dans les années 1980 pour foncer vers l’URSS, l’avion est naturellement instable, il tournoie comme posé sur la pointe d’une aiguille, maniable, insaisissable, dessiné pour le combat aérien. « On ouvre à gauche », annonce Kadaf à la radio. Le pilote de 37 ans, numéro deux de l’escadron 2/5 Île-de-France, abrité sur la base 115 d’Orange-Caritat, débute une manœuvre spéciale. C’est son dernier départ ici. Presque son dernier décollage tout court.

Lire aussi:Mali. Les Mirage français en action

L’escadron, créé en 1941 par le général de Gaulle, est «mis en sommeil » pour au moins deux ans. Ses vieux Mirage 2000C vont être remplacés par des Rafale en 2024. Ses pilotes, pour beaucoup, s’en vont aussi. Trop âgés pour rebondir. Dans «Top Gun Maverick», Tom Cruise refuse de se plier aux diktats du temps qui passe et remet toujours au lendemain l’heure de raccrocher le casque et les gants. Dans la réalité, un beau jour maudit, les pilotes de chasse quittent leur zinc, leur vie hors norme, la fureur de la vitesse, leur rêve d’enfant.

Lors de la répétition de la parade du 14 Juillet, qui sera le dernier vol du Mirage 2000C (derrière). Seulement 5 mètres le séparent d’un Mirage 2000D.
Lors de la répétition de la parade du 14 Juillet, qui sera le dernier vol du Mirage 2000C (derrière). Seulement 5 mètres le séparent d’un Mirage 2000D.

(...)
Lire la suite sur Paris Match