Comment les derniers chasseurs-cueilleurs de France évitaient la consanguinité

Des analyses ADN et de la composition des os de restes humains retrouvés au sud de la Bretagne montrent que ces groupes de chasseurs-cueilleurs accueillaient des membres d’autres groupes pour se reproduire.

Se mélanger pour survivre. Une pratique ancienne, nommée exogamie, qui permet aux petits groupes humains d’éviter la consanguinité et les problèmes de santé qu’elle peut engendrer. Un risque que les chasseurs-cueilleurs de la préhistoire ont dû affronter à cause du nombre réduit des membres dans ces groupes nomades, qui offrait donc peu de possibilités pour se reproduire en dehors de sa propre lignée.

Des études précédentes montraient déjà que ces groupes utilisaient souvent une forme d’exogamie connue comme patrilocalité (où les femmes allaient vivre dans le clan de l’homme) pour échapper à la consanguinité. Une pratique utilisée aussi en France par les derniers chasseurs-cueilleurs de l’Hexagone, selon une étude publiée le 26 février 2024 dans la revue Pnas grâce à une collaboration entre l’Université d’Uppsala (Suède), le Muséum national d’Histoire naturelle et les universités de Rennes et de Nantes.

Ces chasseurs-cueilleurs n’avaient pas un niveau élevé de consanguinité

Il y a environ 10.000 ans, toute la France était peuplée par des groupes de chasseurs-cueilleurs. Ils ont été absorbés quelques millénaires plus tard par des agriculteurs du Néolithique provenant d’Anatolie (dans l’actuelle Turquie) et des bergers nomades en provenance des steppes au nord de la mer Noire. Mais certains groupes de chasseurs-cueilleurs ont tenu plus longtemps que les autres. Particulièrement en Bretagne, une région aux confins de l’Europe, tout à l’ouest, où cette rencontre a sans doute été plus tardive que dans le reste du pays.

Cette étude se focalise sur les sites de Hoedic et Téviec, au sud de la Bretagne, où un grand nombre de restes humains datant du Mésolithique a été retrouvé. "C’est l'un des sites mésolithiques les plus tardifs de France, et sans doute d’Europe occidentale", précise Christian Dina, spécialiste en épidémiologie génétique à l’institut du Thorax à Nantes et co-auteur de l’étude. Ces chasseurs-cueilleurs seraient vieux de près de 7.000 ans, et auraient côtoy[...]

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