Dernier jour pour Camaïeu avant de laisser les salariés dans l’angoisse

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ÉCONOMIE - « Je suis venue les soutenir et leur dire au revoir » : Djamila Bal, une cliente fidèle, défie la cohue dans le magasin Camaïeu à Roubaix, siège de l’enseigne en liquidation, pour étreindre les vendeuses, qui bradent les derniers vêtements avant de fermer définitivement boutique samedi soir.

C’est la foule des jours de solde, à Roubaix comme dans de nombreux magasins de France : les prix sont affichés à moins 50 %, voire moins 70 %, et les derniers stocks disparaissent à vue d’œil, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en haut de l’article.

« Il n’y a plus rien, c’est fini, fini », explique à une cliente Emilie Vidart, vendeuse depuis 11 ans chez Camaïeu, réarrangeant fébrilement des TShirt « Zen attitude » et « no worries » sur des portants. « C’est la journée 100 % émotion », lance-t-elle. Elle se demande « si on va retrouver ça, une ambiance familiale », tandis qu’une cliente venue acheter un manteau « par solidarité » écrase une larme.

La fin d’une ère pour les salariés

Pour l’enseigne nordiste de prêt-à-porter, employant quelque 2 600 salariés dans un demi-millier de boutiques, le couperet est tombé jeudi, après 40 ans d’existence. L’actionnaire, Hermione People and Brands (HPB), filiale de La Financière immobilière bordelaise (FIB) de l’homme d’affaires Michel Ohayon, a échoué à convaincre le tribunal de commerce de la fiabilité de son plan de redressement, deux mois après le placement de l’enseigne en redressement judiciaire.

Le gouvernement a pour sa part mis en cause un plan d’affaires non crédible, et une demande d’avance de fonds publics « déséquilibrée » par rapport aux apports des actionnaires.

Tandis que l’émotion est palpable du côté des salariés, dans certains magasins, des clients ont apporté chocolats et boissons gazeuses, rapporte Nordine Misraoui, délégué CFDT. « Ce soir, c’est comme une fin de vie, on va débrancher la machine », indique-t-il à l’AFP, déplorant la « casse sociale évitable », alors que les activités de l’entreprise doivent s’arrêter à 23 heures.

« Même si on s’y attendait ça fait un choc »

À Paris, dans la galerie marchande de la Gare de Saint-Lazare, Nini, une cliente de 66 ans, trouve cela « désolant » : « je croyais jusqu’à la dernière minute qu’ils allaient avoir un repreneur comme habituellement certains magasins ».

Un sentiment partagé par Océane, salariée chez Camaïeu dans la branche digitale : « Ça fait un choc. Même si on s’y attendait. Ça fait un choc émotionnel parce que c’est une marque très attachante pour laquelle tous les employés sont hypers dévoués et c’est une marque hyper importante dans l’industrie du textile français, donc un petit choc quand même. »

Dans le magasin, un chevalet accueille les clients avec un message de l’équipe : « Pardon si nous peinons à vous accueillir comme vous le méritez et comme nous le voudrions. Nous sommes anéantis et tellement fatigués. Nous sommes en deuil ». Autour ont fleuri des post-it de soutien : « triste nouvelle bon courage à vous tous ! », « Je souhaite à tout le personnel Camaïeu de reprendre un autre chemin professionnel. Vous le méritez ».

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