"Le Dernier Duel" : le film de Ridley Scott illustre le thème de la justice ordalique en France au Moyen-Age

Le nouveau film de Ridley Scott, le "Dernier duel", sort sur les écrans le 13 octobre 2021. Adapté du roman d’Eric Jager, il met en scène une histoire véridique, le duel tragique qui opposa en 1386 Jean de Carrouges à son ami Jacques Le Gris. L’occasion de revenir sur les "duels judiciaires" pendant la période médiévale.

Le 13 octobre 2021, les épées vont parler… pour trancher la vérité ! Du moins sur les écrans de cinéma. Visiblement fan de ce type d’affrontements - on se souvient des "Duellistes" (1971) dans lequel Harvey Keitel et Keith Carradine incarnaient les héros du roman de Joseph Conrad (1908) -, le réalisateur anglo-américain Ridley Scott s’intéresse cette fois-ci à un drame authentique : celui qui opposa en décembre 1386, le chevalier Jean de Carrouges (interprété par Matt Damon) à son ami Jacques Le Gris (Adam Driver). Sans dévoiler le dénouement de l’intrigue, ce film - tourné en France -, raconte le retour d’expédition de Jean de Carrouges dont l’épouse (Jodie Comer) accuse Le Gris de viol… Une dénonciation qui s’achèvera en "duel judiciaire", "une procédure de justice en ordalie", comme l’explique l’historien Pierre Pretou, spécialiste en histoire de la justice médiévale à l’Université de La Rochelle (Charente-Maritime). Soit la manifestation d’un choix divin en faveur du vainqueur du combat. "Dieu dit la vérité en le cas", poursuit l’historien.

L'Affaire "Carrouges-Le Gris" au XIVe siècle, duel de justice ordalique. Adam Driver et Matt Damon dans le film "Le Dernier duel" de Ridley Scott. Crédits: 2021 20th Century Studios

L'ordalie, ou le jugement de Dieu

En effet, quand les procès ne permettaient pas d’aboutir à une vérité qui soit "de science certaine", les duels judiciaires - à ne pas confondre avec le simple duel - ne pouvaient être refusés par la justice. C’est ce qui s’est passé au XIVe siècle avec l’affaire dite « Carrouges-Le Gris et le Parlement de Paris », procès amplement relayé par le chroniqueur Jean Froissart.

"Au XIVe siècle, le viol est considéré comme un délit très grave. Dans une société qui vit et survit grâce aux patrimoines et aux héritages, le fait de troubler la légitimé des successions par ce crime peut entraîner la peine de mort", explique Pierre Pretou, membre de la revue Criminocorpus, dédiée à l’histoire de la justice et des crimes. De[...]

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