Depuis l'assassinat de Samuel Paty, les collégiens impliqués ont dû quitter le département

Le collège du Bois d'Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, au lendemain de l'attentat qui a coûté la vie à l'enseignant Samuel Paty - Bertrand Guay - AFP

Un mois après l'attentat, les deux adolescents soupçonnés d'avoir désigné le professeur à l'islamiste Abdoullakh Anzorov n'ont pas le droit de se rendre dans les Yvelines ou dans le Val-d'Oise.

Un mois après l'horreur, le collège du Bois d'Aulne de Conflans-Sainte-Honorine demeure protégé par des barrières. Depuis l'assassinat de Samuel Paty le 16 octobre, certains élèves ne sont toujours pas revenus dans l'enceinte de leur établissement.

Parmi eux, il y a notamment les deux adolescents, âgés de 14 et 15 ans, soupçonnés d'avoir désigné le professeur à l'assaillant en échange d'argent. Ils ont été mis en examen pour "complicité d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et placés sous contrôle judiciaire.

Toujours en liberté, ils n'ont pas été placés en détention provisoire. Ils ont dû toutefois changer de collège et même de département. Ils n'ont pas le droit de se rendre dans les Yvelines ou le Val-d'Oise, où ils habitaient. Ils ont également interdiction de rencontrer d'autres protagonistes du dossier et devront répondre aux convocations du juge au fil de l'enquête.

Payé par le terroriste

Le vendredi 16 octobre, il est 14 heures lorsque l'un de ces deux adolescents sort du collège. Le terroriste islamiste, Abdoullakh Anzorov, l'aborde et lui demande de lui décrire Samuel Paty. Il lui propose plus de 300 euros en échange de cette information.

"En voyant cette somme d'argent, je ne sais pas ce qu'il s'est passé, j'ai accepté", a déclaré le collégien mis en examen devant les enquêteurs lors d'une audition.

Suivi psychologique

Pendant les heures qui suivent, il guette la sortie de Samuel Paty et entraîne dans son sillage d'autres collégiens, comme le raconte le frère de l'un d'eux, qui n'est pas mis en cause dans le dossier:

"D'après ce que m'a dit mon petit frère, il avait 300 euros dans la main, il a dit 'Qui veut, qui veut?' Il y avait des gamins, ils ont pris. Mon petit frère, il faisait partie des gamins. C'est des potes, ils se connaissent depuis longtemps, il lui a pas demandé d'où ça vient."

Devant les enquêteurs, l'adolescent a reconnu ses erreurs et n'a pas caché ses larmes. "Pour moi, il allait faire une dinguerie (...) Je savais que je devais prévenir quelqu'un, mais l'argent a fait que je n'ai rien fait. En même temps, j'avais peur de l'individu", a-t-il dit aux enquêteurs. Lui et l'autre ex-collégien du Bois d'Aulne poursuivi bénéficient d'un suivi psychologique régulier.

Article original publié sur BFMTV.com

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