Dentifrice : attention à la présence d'un additif dangereux pour votre bouche

Si l'usage alimentaire est maintenant interdit, il n'en reste pas moins présent dans certains produits cosmétiques comme le dentifrice (Getty Images)

Des chercheurs de l'Inrae ont découvert que les nanoparticules présentes dans le dioxyde de titane peuvent passer par les muqueuses de la bouche.

En 2022, la France a reconduit l'interdiction de l’additif E171 (dioxyde de titane) dans les denrées alimentaires. Sous forme de poudre et constitué de particules de dioxyde de titane (TiO2), cet additif alimentaire est utilisé pour ses propriétés colorantes et opacifiantes, notamment dans les sauces et en pâtisseries. En mai 2021, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a considéré que le dioxyde de titane utilisée comme additif alimentaire ne pouvait plus être considéré comme sûr à cause d'effets de génotoxicité qui ne peuvent être exclus.

Si l'usage alimentaire est maintenant interdit, il n'en reste pas moins présent dans certains produits cosmétiques comme le dentifrice. Des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (INRAE), en collaboration avec le Laboratoire national de métrologie et d’essais de Paris (LNE), ont découvert que les nanoparticules présentes dans cet additif peuvent passer directement par les muqueuses de la bouche. Des conclusions ont été publiées dans la revue scientifique Nanotoxicology.

Stress oxydatif

Pour mieux comprendre les effets, les scientifiques de l'Inrae ont étudié l'absorption du dioxyde de titane par les muqueuses de la cavité buccale et l’effet des nanoparticules sur des cellules buccales humaines en culture. "Dans ces conditions respectivement in vivo et in vitro, les tests montrent qu’elles sont en effet rapidement absorbées. Une fois passées, celles-ci endommagent l’ADN des cellules en les soumettant à un stress oxydatif, affectant la survie des cellules en croissance, un effet susceptible d’affecter le renouvellement de l’épithélium buccal", souligne le communiqué de cette étude.

Au regard de ces résultats, les scientifiques recommandent de prendre en compte "l'exposition directe de la cavité buccale à l’additif alimentaire E171 lors de l'évaluation des risques chez l'être humain, aussi bien lors de son usage dans les produits alimentaires, qu’en cosmétique (en particulier pour les dentifrices) et dans les produits pharmaceutiques".

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