David Cameron veut modifier le traité européen sur l'immigration

Le Premier ministre britannique, David Cameron, a annoncé vendredi son intention de demander une modification du traité européen afin de permettre à Londres de limiter l'accès aux prestations sociales britanniques pour les immigrants des Etats membres de l'UE. /photo prise le 21 novembre 2014/REUTERS/Rebecca Naden

ROCESTER, Angleterre (Reuters) - Le Premier ministre britannique, David Cameron, a annoncé vendredi son intention de demander une modification du traité européen afin de permettre à Londres de limiter l'accès aux prestations sociales britanniques pour les immigrants des Etats membres de l'UE. "On discutera au sein de l'Europe sur les points de législation, les pans de traité qu'il faudra changer, mais il ne fait aucun doute que globalement il faudra une modification du traité et j'ai bon espoir que nous puissions le négocier", a-t-il dit dans un discours. A six mois des élections législatives, le chef du gouvernement conservateur est pressé par son parti d'adopter une ligne dure sur la question de l'immigration - que les sondages placent désormais au premier rang des préoccupations des électeurs - afin de réduire la popularité de l'UKIP (Parti de l'indépendance du Royaume-Uni), qui prône une sortie de l'Union européenne et un durcissement de la politique d'immigration. S'il obtient un nouveau mandat en 2015, David Cameron a d'ores et déjà promis de renégocier les termes de l'appartenance de la Grande-Bretagne à l'Union européenne puis d'organiser un référendum sur le sujet en 2017. Si elles étaient appliquées, les mesures préconisées par David Cameron affecteraient plus de 300.000 immigrés européens, la plupart employés à des postes peu qualifiés et peu rémunérés. Les versements de prestations sociales aux enfants de ces immigrés vivant à l'étranger seraient supprimés et les immigrés sans travail seraient expulsés au bout de six mois de recherche infructueuse d'un emploi. Les ressortissants des Etats membres seraient également privés d'accès au marché du travail britannique jusqu'à ce que leurs économies se rapprochent de celle du Royaume-Uni. En vertu de la liberté de circulation, tout ressortissant de l'UE a le droit de travailler dans les autres pays du bloc et plusieurs centaines de milliers d'immigrés, venant souvent des pays de l'Est comme la Pologne, la Bulgarie ou la Roumanie, viennent ainsi travailler en Grande-Bretagne, dont l'économie affiche la plus forte croissance de l'UE. D'après des chiffres publiés jeudi, 228.000 ressortissants de l'UE ont immigré au Royaume-Uni au cours de l'année qui s'est achevée en juin dernier - soit le plus haut chiffre jamais enregistré. (Kylie MacLellan, Jean-Stéphane Brosse et Eric Faye pour le service français, édité par Gilles Trequesser)