David Cameron plaide pour des frappes britanniques en Syrie

Dans une réponse de 24 pages à la commission parlementaire des Affaires étrangères britannique, le Premier ministre David Cameron plaide en faveur d'une participation de son pays aux frappes aériennes menées par la coalition sous commandement américain contre l'Etat islamique en Syrie. /Photo prise le 26 novembre 2015/REUTERS/Suzanne Plunkett

LONDRES (Reuters) - Le Premier ministre britannique David Cameron a plaidé jeudi en faveur d'une participation de son pays aux frappes aériennes menées par la coalition sous commandement américain contre l'Etat islamique en Syrie. La Grande-Bretagne participent aux opérations aériennes en Irak mais pas sur le territoire syrien. David Cameron a estimé que son pays ne pouvait pas "sous-traiter sa sécurité à d'autres pays". "C'est la raison pour laquelle nous devrions maintenant prendre la décision d'élargir les frappes aériennes britanniques contre l'EI en Syrie comme partie intégrante de notre stratégie globale visant à affaiblir l'EI et à réduire la menace qu'il nous pose", écrit le Premier ministre dans une réponse de 24 pages à la commission parlementaire des Affaires étrangères. Depuis les attentats qui ont fait 130 morts à Paris et à Saint-Denis, certains parlementaires réticents à l'idée d'un engagement en Syrie semblent considérer qu'une initiative est nécessaire pour protéger la Grande-Bretagne contre de tels attentats. "Nous ne pouvons pas nous payer le luxe d'attendre que le conflit syrien soit résolu pour nous attaquer à l'EI", poursuit Cameron en réponse aux objections exprimées par les élus. Le chef du gouvernement britannique explique que la campagne contre l'EI entre dans une nouvelle phase, visant particulièrement les structures de commandement et de contrôle, les chaînes d'approvisionnement et les soutiens financiers. "Il n'est pas bon pour le Royaume-Uni de sous-traiter sa sécurité à d'autres pays et d'attendre que des pilotes d'autres nations prennent les risques de frapper l'EI en Syrie pour stopper le terrorisme ici en Grande-Bretagne", poursuit Cameron. Ce dernier va avoir la délicate tâche de convaincre les parlementaires que cette intervention en Syrie ne va pas transformer le pays en cible privilégiée par les djihadistes. Lorsque la proposition d'une intervention militaire en Syrie avait été présentée au parlement en août 2013, trente élus conservateurs avaient voté contre. Le nouveau chef de file des travaillistes, Jeremy Corbyn, a exprimé ses réticences à l'égard d'une telle option en l'absence de projet politique pour la Syrie et a fait valoir qu'une telle initiative risquait de compliquer encore plus le conflit. Toutefois, le parti travailliste a décidé de laisser ses élus voter comme ils le souhaitaient sur cette question, rompant avec la pratique de la discipline partisane. (Elizabeth Piper; Pierre Sérisier pour le service français)