Le "Data Privacy Day" met l'accent sur l'usage numérique des données personnelles

La Journée mondiale de la protection des données du 28 janvier est une initiative destinée à sensibiliser les internautes aux bonnes pratiques en matière de confidentialité et de protection des données personnelles. Spécialiste de ce sujet, le directeur de recherche à l'Inria Claude Castelluccia répond aux questions de Sciences et Avenir-La Recherche.

Créée à l'initiative du Conseil de l'Europe en 2006, la Journée de la protection des données est devenue désormais un évènement mondial. Claude Castelluccia est directeur de recherche à l'Inria (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique). Son équipe travaille sur la protection de la vie privée face aux usages numériques. Il est également commissaire à la Cnil, la Commission nationale de l’informatique et des libertés. A l'occasion du "Data Privacy Day", il répond aux questions de Sciences et Avenir-La Recherche.

"Ne pas diffuser en ligne des photos de sa famille ou de son environnement privé"

Sciences et Avenir : La Journée mondiale de protection des données du 28 janvier entend mettre l’accent sur la protection des données privées dans les pratiques liées au numérique. Où en est la perception du grand public sur ce sujet ?

Claude Castelluccia : Les gens sont de plus en plus conscients du problème. Ils sont sensibilisés au fait qu’il ne faut pas divulguer les données personnelles à la volée. Mais il y a pourtant ce paradoxe, bien connu, de la distance entre les paroles et les actes dans la sphère de la vie privée : les usagers du numérique n’ont pas toujours un comportement adéquat, notamment sur les réseaux sociaux.

Crédit Claude Castelluccia. Crédit : Claude Castelluccia
Crédit Claude Castelluccia. Crédit : Claude Castelluccia

Claude Castelluccia. Crédit CC.

Peut-on donner des exemples… de ce qu’il ne faut pas faire ?

Les bonnes pratiques relèvent du bon sens : il ne faut pas diffuser en ligne des photos de sa famille, de son environnement privé…

Les gens doivent comprendre qu'ils ne sont pas "entre eux". Ces données sont souvent partagées au-delà de leur sphère d'amis ou du groupe sur lequel ils publient. Elles sont librement accessibles à n’importe qui sur Internet, et particulièrement aux plateformes qui les utilisent pour faire du profilage et de la publicité.

Les assurances peuvent aussi s’en servir pour détecter de la fraude. Désormais, ces datas sont de plus en plus utilisées pour entraîner les algorithmes d'apprentissage automatique (le [...]

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